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21 avril 1944 : les femmes obtiennent le droit de vote

Publié le 06/04/2019 (m.à.j* le 16/02/2024)
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En France, les femmes obtiennent le droit de vote le 21 avril 1944.

L’ordonnance du 21 avril 1944, prise par le Comité Français de Libération Nationale (CFLN), le régime politique de la France libre entre juin 1943 et juin 1944, dit en son article 17 que :

Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.

Les femmes françaises obtiennent le droit de vote, un peu moins de cent ans après l’adoption du suffrage universel masculin par le décret du 5 mars 1848. Cette évolution se fait à la faveur de la participation remarquable des femmes à la Résistance, et au renouvellement permis par le rétablissement progressif de la France libre.

Le droit de vote des femmes : 51 voix contre 16

Cet amendement a été adopté le 24 mars 1944 à la majorité de 51 voix contre 16 grâce, notamment, à l’action du communiste Fernand Grenier (1901 – 1992). On ne sait pas bien le rôle du dirigeant de la France libre, le général de Gaulle (1890 – 1970), dans cette affaire, mais il ne s’y est vraisemblablement pas opposé. Il avait d’ailleurs dit dans une déclaration du 23 juin 1942

De même que nous prétendons rendre la France seule et unique maîtresse chez elle, ainsi ferons-nous en sorte que le peuple français soit seul et unique maître chez lui. En même temps que les Français seront libérés de l’oppression ennemie, toutes leurs libertés intérieures devront leur être rendues. Une fois l’ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays.

 

Le droit de vote des femmes : l’aboutissement d’une revendication

L’ordonnance met fin à un vieux débat, et à un combat porté par les suffragettes (les militantes pour le droit de vote des femmes), et par certaines militantes de renom comme Hubertine Auclert (1848 – 1914) ou Louise Weiss (1893 – 1983). Toutefois, la résistance par la IIIe République (1870 – 1940) à l’extension aux femmes du suffrage universel avait été forte, de la part, surtout, du Sénat (rejets en 1925, 1932 et 1935). En 1936, alors même qu’elles ne sont pas électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum : Cécile Brunschvicg (1877 – 1946), Suzanne Lacore (1875 – 1975), Irène Joliot-Curie (1897 – 1956). La France accusait en outre un certain retard sur les autres démocraties : les Anglaises étaient des électrices égales aux hommes depuis 1928, les Américaines avaient obtenu ce droit en 1920, les Australiennes en 1901 ou les Néo-Zélandaises en…1893 ! Les femmes représentent alors 62% du corps électoral. Elles exercent leur nouveau droit pour la première fois le 29 avril 1945 à l’occasion des élections municipales. Elles peuvent désormais être élues dans les conseils municipaux. Toutefois, les femmes françaises ne sont pas la dernière des catégories exclues à obtenir ce droit. Les militaires de carrière doivent, eux, attendre une ordonnance du 17 août 1945 pour être autorisés à voter. Les femmes algériennes doivent encore attendre. En effet, la loi du 20 septembre 1947 dit en son article 4 que « les femmes d’origine musulmane jouissent du droit de vote », mais jamais l’Assemblée algérienne n’a fixé les modalités d’exercice de ce droit. Elles ne l’obtiennent qu’après l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958, et en font usage la première fois à l’occasion du referendum du 28 septembre 1958.