Des paronymes
Incident et accident sont des paronymes : ces mots se ressemblent mais n’ont pas le même sens. Cependant, ces deux mots ont des sens très proches. Les deux désignent un événement, généralement fâcheux (négatif, mais pas toujours), qui arrive de manière imprévue (selon la définition de l’Académie).
Néanmoins, « incident » a un sens beaucoup moins fort qu’« accident ». En effet, on parle plus souvent d’un « incident » pour désigner un événement mineur, comme un contretemps. Par exemple, l’Autorité de sûreté nucléaire, qualifie « d’incidents » les événements sans conséquences sur les populations et l’environnement, et qualifie « d’accidents » les événements graves.
Qu’est-ce qui différencie vraiment incident d’accident ?
Ce qui distingue surtout ces deux termes sont leurs emplois dans des locutions (dans des expressions toutes faites). Ainsi, on peut dire « l’incident est clos » mais pas « l’accident est clos ». On dit être « victime d’un accident », pas « victime d’un incident ». On parle en outre « d’incident diplomatique », « d’incident funeste », « d’incidents de paiement », « d’accident de la route », « d’accident du travail », on dit « sans le moindre incident », « par accident », « sauf accident », etc.
Enfin, on peut noter qu’on emploie souvent le mot « incident » dans un sens « euphémique » c’est-à-dire qu’on atténue l’expression d’une idée pour en masquer le caractère déplaisant.
Exemples
- Des incidents ont émaillé la manifestation.
- « L’incident du pont Marco Polo » est le nom de l’événement déclencheur de la guerre du Pacifique.
Mes deux natures sont confondues dans ce bizarre ouvrage, particulièrement dans l’original primitif. On y trouve des incidents politiques et des intrigues de roman ; mais à travers la narration on entend partout une voix qui chante, et qui semble venir d’une région inconnue.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
J’ai beau leur répondre que le petit accident de la chute du trône étant survenu, je ne m’occupe plus de ce monde : ils tiennent bon et veulent hériter coûte que coûte.
Ibid
Julien partit seul et arriva sans autre incident auprès du grand personnage.
Chaque année, le jour de notre arrivée, pour sentir que j’étais bien à Combray, je montais le retrouver qui courait dans les sayons et me faisait courir à sa suite. On avait toujours le vent à côté de soi du côté de Méséglise, sur cette plaine bombée où pendant des lieues il ne rencontre aucun accident de terrain.
Thanks you!!!!!!!!