Second et deuxième sont des synonymes. Ces deux termes signifient « ce qui vient après le premier« , « ce qui occupe le deuxième rang« . Cependant, certains considèrent parfois que « second » ne doit PAS être utilisé lorsqu’il y a un troisième élément, lorsqu’il y a quelque chose au-delà de deux. « Deuxième », en revanche, pourrait, selon cette théorie, être employé lorsque la série ne s’arrête pas à deux éléments, lorsque l’on compte des troisième, quatrième, cinquième éléments, etc.
Second et deuxième : une vraie différence ?
Cette distinction n’existe pas toujours dans la langue française telle qu’elle est parlée. De nombreux locuteurs utilisent indifféremment « second » et « deuxième ». L’Académie elle-même souligne le caractère facultatif de cette distinction. Le Bon Usage parle de « prescriptions arbitraires » (14e édition, § 599). On retrouve cette indifférence chez certains écrivains :
Le premier qui vit un Chameau
S’enfuit à cet objet nouveau ;
Le second approcha ; le troisième osa faire
Un licou pour le Dromadaire.
À ce second orateur, un troisième succéda, qui remercia les deux autres d’avoir si bien tracé ce qu’il appela la théorie de leur programme
Gide, Les Faux Monnayeurs
Mais un camarade s’engagea, puis un second, puis un troisième, et tu subis avec surprise une étrange transformation […]
La 8e édition du Dictionnaire de l’Académie française parle du lundi comme du « second jour de la semaine » (selon la liturgie chrétienne).
Néanmoins, « second » appartient à un langage plus soutenu que « deuxième ». Emprunté au latin secundus « qui suit, qui vient après, inférieur, secondaire, favorable », il a l’avantage de présenter une forme unique (il n’y a pas d’équivalent de « second » pour « troisième »), alors que « deuxième » se range dans la série infinie des adjectifs numéraux ordinaux (troisième, quatrième, dixième, vingtième, etc.).
L’emploi courant de « second » semble en outre plus ancien, comme en témoigne ces remarques du Littré :
Deuxième ne se dit guère
Deuxième était peu employé au XVIIe siècle
Dans des expressions
On utilise exclusivement « second » dans certaines expressions consacrées : « l’éternel second », le « second degré », un « second rôle », « en secondes noces », « seconde main », etc. Un « second » désigne un adjoint, un collaborateur.
« Seconde Guerre mondiale » ou « Deuxième Guerre mondiale »
On peut dire au choix « Seconde Guerre mondiale » ou « Deuxième Guerre mondiale ». Toutefois, on dit « Second Empire » et presque jamais « Deuxième Empire ».
Bonjour. Dans l’article, on parle de « seconde noces » sans s final à seconde. Est-ce une coquille ou y a-t-il une raison ? Merci.
Une coquille, c’est seconde noce. Merci !
Coquille mais c’est secondes noces au pluriel.
Faute alors !
Quand vous débrayer vous passez de troisième en seconde et pas en deuxième alors que votre voiture a au moins quatre vitesses ,
Bien vu !!
Faire la différence entre les deux termes est plus pointu. Pour ma part, je préfère cette différenciation. L’usage encourage, peut-être, le nivellement plutôt que l’élévation d’une langue. D’autre part, les mots sont les véhicules de la pensée…
Très intéressant. Personnellement je m’applique à respecter la différence entre second (2e sur 2) et deuxième (2e sur au moins 3). Ça a l’avantage d’indiquer implicitement que, après un second, il n’y a pas de troisième. J’ignorais que le terme de deuxième n’était pas d’usage dans la littérature classique, ce que je trouve bien dommage.