Définition
La « poudre de perlimpinpin », « poudre à perlimpinpin » ou « poudre de prelimpinpin », désigne un remède miracle aux vertus imaginaires, un médicament qui prétend guérir tous les maux. Par extension elle désigne quelque chose qui se prétend vertueux mais qui est trompeur, illusoire. Celui qui essaie de vendre de cette poudre est donc un charlatan.
Poudre de perlimpinpin : origine de l’expression
L’origine de cette expression reste mystérieuse. Selon Le Bon Usage, elle fait partie des rares créations ex nihilo, née de la combinaison de sons. Pour le Robert, « perlimpinpin » est une onomatopée (une création d’un mot par imitation d’un son ou d’un bruit), peut-être assemblée pour son allitération semblable à une formule magique, comme abracadabra.
- Et de deux. Notez que ce secret, qui n’est naturellement qu’une poudre de perlimpinpin insignifiante, Lemoine ne lui en fait pas cadeau. Il le lui vend deux millions et encore lui fait comprendre que c’est donné […] (Proust)
- À quoi bon souhaiter le meilleur, alors que le pire sera forcément de la partie ? Entre hypocrisie et poudre de perlimpinpin, les vœux ne sont qu’une illusoire tradition, doublée de mièvrerie et de condescendance. (Lemonde.fr)
Elle semble faire sa première apparition à l’écrit dans la seconde édition du Dictionnaire universel (1701) de Furetière :
On dit aussi de la poudre d’oribus, voyez ORIBUS ; de perlimpinpin, en parlant des choses qui n’ont aucune vertu…
Une expression remise au goût du jour par Emmanuel Macron
Si l’emploi de cette expression est relativement rare, son utilisation en 2017 par le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron lors du débat de l’entre-deux-tours contre Marine Le Pen a été remarquée pour son caractère insolite. On peut supposer que la sonorité drôle et un peu enfantine de la poudre perlimpinpin cherchait à souligner la légèreté des propositions de son adversaire. La séquence a fait l’objet de nombreux détournements et l’expression est désormais associée à Emmanuel Macron. Ce n’était pas la première occurrence, néanmoins, de cette expression dans le discours politique, friand d’expressions désuètes propres à marquer les esprits. Par exemple, Jacques Chirac (1932 – 2019) l’avait aussi employée en 1979 à propos de la construction européenne.
En 1999, Dominique Voynet déclare que « sans les Verts, la majorité plurielle pourrait sentir la naphtaline. ». Jean-Pierre Chevènement lui rétorque qu’il préfère « une bonne vieille naphtaline qui sert au moins à quelque chose à la poudre de Perlimpinpin » (libération.fr).
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