Définition
La trêve des confiseurs désigne l’arrêt de la vie politique à l’Assemblée entre Noël et le jour de l’An. Par extension, cette expression renvoie aux trêves hivernales dans les compétitions sportives, les procédures ou les conflits.
Quelle est l’origine de l’expression « la trêve des confiseurs » ?
L’origine de cette expression remonte probablement à la deuxième moitié du XIXe siècle, peut être aux débuts de la IIIe République alors qu’une démocratie parlementaire s’impose en France. Le journal Le Gaulois du 22 décembre 1874 écrit par exemple que :
« la question de l’Opéra n’est pas une question où il faille attendre la fin de la « trêve des confiseurs » pour pouvoir agir vigoureusement.
Cela semble témoigner du fait que cette expression, plus ancienne dans la langue orale, s’est progressivement imposée dans la langue écrite. Le Grand Dictionnaire universel de Larousse (édition 1866 – 1877) la définit, ce qui pourrait témoigner de son ancienneté :
Suspension des hostilités entre les partis, à la Chambre des députés française, dans les environs du jour de l’an.
Une tradition du XIXe siècle
En effet, au XIXe siècle, comme le rappelle l’historienne Jacqueline Lalouette, la tradition était au 1er janvier de rendre visite à ses proches pour présenter vœux et cadeaux, souvent des friandises, achetées chez les confiseurs. Dans les régions rurales, aux environs du jour l’an, les enfants faisaient des quêtes dans l’espoir de glaner quelques fruits secs, gâteaux, oranges, voire de la monnaie. Cette tradition a survécu après la Première Guerre mondiale dans certaines régions.
Ainsi, la fin de l’année est une période de concorde et de repos où sont seules sont échangées les plaisantes marchandises des confiseries. Les partis à l’Assemblée mettent entre parenthèses leurs désaccords politiques pendant cette trêve hivernale.
Exemples
- Je vais passer la trêve des confiseurs à réviser et à m’entraîner afin de revenir en meilleure forme.
Au-delà des dispositions de la loi du 23 mars, tout un pan de la procédure civile est réformé par un vaste décret, publié le 12 décembre 2019. Magistrats, greffiers et avocats n’ont eu que dix jours avant la trêve des confiseurs pour digérer ce décret de 57 articles et 29 pages
En cette trêve des confiseurs, c’est aussi la trêve des négociations. Les discussions officielles sont au point mort tant à la SNCF qu’à la RATP sur une possible fin du mouvement de grève, qui va entrer dans sa quatrième semaine.
À lire
- Jacqueline Lalouette, Jours de fête
Super intéressant