La réponse
On écrit : « grands ouverts » ou « grandes ouvertes ». Bien que, dans la locution « grand ouvert », « grand » ait la fonction d’adverbe, il peut quand même, par tradition, s’accorder. En d’autres termes, et la variabilité de « grand » et son « invariabilité » sont admises. « Ouvert » est un adjectif et varie. Flaubert a par exemple écrit dans L’Éducation sentimentale « […] des bouches grandes ouvertes exprimaient des admirations imbéciles […] ». Dans ce cas, la prononciation usuelle est parfois « grand’ouvertes » malgré la liaison avec le « s ».
Les bouffées de pluie avaient mouillé la voiture toute grande ouverte […]
Il ne s’endormit pas, il resta les yeux grands ouverts, à faire le tour de la chambre.
Malgré ce qu’affirme Le Bon Usage (§ 936, 4°), l’invariabilité semble même plutôt rare, en tout cas chez les grands auteurs du XIXe siècle.
À lire ici : « on est seuls » ou « on est seul » ?
La règle est la même pour plusieurs adjectifs employés adverbialement avant des adjectifs ou participes passés :
Mais, dans cette baraque fraîchement peinte, la porte ouverte à toute heure […]
Daudet, Numa Roumestan
Nous roulons au milieu d’un flot de gens qui poussent des cris de merlusine, et, couverts de poussière et de gloire, nous entrons à Clamecy, bons premiers […]
Il m’aperçut, se décliqua, tel le ressort A. Boudin (voyez ce ressort) et vint vers moi, l’œil plein d’une rare désinvolture et, toute large ouverte, sa main loyale :
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