« Perversité » et « perversion » sont des paronymes, voire des synonymes.
Perversité : définition
La perversité (du latin perversitas, « corruption des mœurs, dépravation ») est l’état de ce qui est pervers (de perversus, « renversé », où ce qui est « vicieux », voir TLFi), c’est-à-dire porté à faire le mal, à causer du tort, de manière pathologique éventuellement. La perversité est le caractère d’une telle personne ou d’une telle doctrine. Elle souvent associée, par sexisme, à la féminité.
Exemples :
Madame de Rênal lui conta rapidement tout ce qu’elle avait fait depuis le matin.
— À cette nuit les détails, ajouta-t-elle en riant.
Perversité de femme ! pensa Julien. Quel plaisir, quel instinct les porte à nous tromper.
L’avocat général fit remarquer au jury cette attitude hébétée, calculée évidemment, qui dénotait, non l’imbécillité, mais l’adresse, la ruse, l’habitude de tromper la justice, et qui mettait dans tout son jour « la profonde perversité » de cet homme.
Hugo, Les Misérables
— Allons, bien ! voilà que tu prends la chose au tragique et tu vas exagérer les torts de ce pauvre monde. Soyons avant tout impartiaux, mon cher Pravdine. Le monde est dépravé, soit, mais tu ne trouveras même pas dans le monde une dépravation parfaite. Les Lovelace et les chevaliers de Valmont sont des héros de romans, et les auteurs de ces romans, comme le marquis de Sade et le chevalier de Laclos, sont des fanfarons de perversité.
Dumas, La Princesse Flora
Voir ici : « conjoncture » et « conjecture », quelle différence ?
Perversion : définition
La perversion (du latin perversio, « dépravation », « bouleversement, falsification d’un texte » chez l’auteur chrétien Tertuillien, dérivé de pervertere, « mettre sens dessus dessous », « bouleverser »), désigne l’action de pervertir, de détourner quelqu’un ou quelque chose du bien pour le tourner vers le mal, ou le résultat de cette action, l’altération qui en est la conséquence. Les perversions désignent en psychologie et psychanalyse les déviances sexuelles (perversions sexuelles), et, par extension, toutes les déviations.
Exemples :
Il en est du monde comme du goût sexuel, où l’on ne sait pas jusqu’à quelles perversions il peut arriver quand une fois on a laissé des raisons esthétiques dicter ses choix.
Proust, À la recherche du temps perdu
L’expression « perversion sexuelle » a été créée à la fin du xix e siècle par les psychiatres et reprise ensuite par Freud qui l’a profondément réinterprétée. La psychanalyse appelle « pervers » les sujets qui ne peuvent accéder au plaisir sexuel que par l’intermédiaire d’une pratique, d’un objet ou d’un scénario qu’ils ont inconsciemment choisi et qu’ils inscrivent dans la réalité.
Gérard Bonnet, Les Perversions sexuelles
Désormais, seuls 8 % des Français jugent que l’homosexualité est « une maladie que l’on doit guérir ». Ils étaient 42 % en 1975. Certaines catégories de population se distinguent, cependant, par une plus forte adhésion que les autres à la présentation de l’homosexualité comme une maladie ou une « perversion sexuelle », relève l’étude. Il s’agit de celles caractérisées par un faible niveau socioculturel (22 % chez les personnes sans diplôme), un niveau social inférieur à la moyenne (23 % chez les personnes ayant un revenu inférieur à 800 euros, 21 % chez les habitants des banlieues populaires) ou par un plus fort respect des préceptes religieux, comme peuvent l’être par exemple les musulmans (63 %) ou les catholiques pratiquants (20 %).
Voir ici : une liste des figures de style
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