Définition
(Familier) Se faire du mouron signifie : se faire du souci.
Origine de l’expression
Le mouron (mot d’origine néerlandaise) est une plante herbacée commune qui a servi de métaphore argotique pour désigner les poils et les cheveux (Aristide Bruant relève « mouron » pour « chevelure » dans L’Argot au XXe siècle, 1901). « Se faire du mouron », c’était de se faire des cheveux, c’est-à-dire du souci (se faire des cheveux blancs à cause de quelque chose). « Ne plus avoir de mouron sur la cage », expression aujourd’hui sortie d’usage, voulait dire « avoir une calvitie », « être chauve » (voir les dictionnaire d’argot de Delesalle et de Bruant). Se faire du mouron semble apparaître au XXe siècle.
Du mouron à se faire (1955) est le titre d’un San-Antonio. Régis Debray a employé une variante :
[…] poliment l’arme à gauche, comme tous les honnêtes gens qui éteignent les feux sans prendre les passants à témoin. Mais voilà, mon bonhomme, il se trouve que tant de félicités familiales et sociétales me donnent du mouron.
Bilan de faillite (2018)
À lire : Dictionnaire historique de la langue française
Exemples
- Cette entreprise a du mouron à se faire : elle subit non seulement les effets des récentes intempéries, mais aussi une concurrence extérieure de plus en plus féroce !
- Elle se fait du mouron depuis des mois parce que son fils est parti faire des études au Japon… c’est un pays sûr, mais bien éloigné de la France.
700 photographes ont signé le 10 juin un appel adressé à Emmanuel Macron pour sauver la photographie concurrencée notamment par toutes ces photos sur les réseaux sociaux. « Le photojournaliste travaille son sujet et le prépare. Il raconte une histoire donc c’est une construction comme une écriture. Le jour où je verrai partir un photographe amateur en Tchétchénie, je me ferai du mouron, mais ce n’est pas encore le cas », commente-t-il.
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