Enculer les mouches signifie : pinailler, ergoter, se montrer tatillon, porter une attention excessive à des détails, perdre son temps sur des questions secondaires ou de peu d’intérêt, perdre son temps.
Synonymes ou expressions proches : peigner la girafe, discuter sur le sexe des anges, se perdre en querelles byzantines, etc.
Origine de l’expression « enculer les mouches »
L’expression, vulgaire, repose bien sûr une image comique. Enculer les mouches, c’est faire grand cas de petits insectes qui n’ont pas grand chose à offrir, employer de gros moyens à de petites fins, se fatiguer pour un résultat qui promet d’être décevant, etc. L’emploi d’ « enculer » (sodomiser) tient presque l’hyperbole. Cette expression apparaît au XXe siècle. L’occurrence écrite la plus ancienne que l’on trouve sur internet se trouve dans un roman de 1948, La Rage, de Jacques Panijel.
Ce n’est pas couper les cheveux en quatre, ce n’est pas enculer les mouches, ce n’est pas inutile, ce n’est pas absurde.
Il existe deux dérivés : « enculeur » et « enculage de mouche ». Elle fait partie des bons mots que l’on attribue souvent à Chirac. Les Québécois ont un équivalent singulier :
Il y a une expression pour désigner ce genre de stratégie.
Une expression vulgaire, grossière, mais que tous les Québécois connaissent…
Fucker le chien.
Ce qui, en bon français, veut dire : niaiser, perdre son temps, semer la pagaille, foutre le bordel, enculer des mouches.
Bref, compliquer une situation pour rien.
Exemples
- Mais bon, je ne devrais pas vous le dire mais on n’est pas là pour enculer des mouches. On n’a pas que ça à faire de faire des travaux de détail. On a tous mieux à faire que de faire des travaux d’audit. (Sébastien Stenger, Au cœur des cabinets d’audit et de conseil)
- Max s’inquiétait des anachronismes les plus futiles et s’était fait dans le milieu une réputation d’« enculeur de mouches » qu’on trouvait finalement précieuse. (Sophie Bassignac, Comédie musicale)
Alors je me dois d’apporter une information quant à l’historiographie liée à l’expression dans « L’insurgé » (dont l’édition originale est de 1886) de Jules Vallès, bien qu’on ne trouve l’expression énoncée en toute lettre, on trouve tout de même une claire référence à l’activité décrite par l’expression : « Par exemple, messieurs du silence ! Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour apprendre Démosthène et du Virgile, mais quand il faut […]empaler des mouches sans les faire souffrir, le calme est indispensable à la pensée, et le recueillement est bien dû à l’insecte innocent que va , messieurs, sonder votre curiosité, si j’ose m’exprimer ainsi. »