L’origine du mot kebab est incertaine
Le « kebab » au sens du sandwich fourré d’une viande coupée en tranches fines depuis un rôtissoire vertical vient du turc « döner kebap », qui signifie « viande rôtie rotative ». Les restaurants vendant ces sandwichs se sont vraisemblablement diffusés en Europe depuis l’Allemagne, où réside une importante population turque et où le procédé semble avoir été industrialisé. Kebab est aujourd’hui un terme mondialisé. On parle aussi de shawarma (terme arabe lui-même originaire du turc çevirme, « tournant »), ou de gyros en Grèce. Les termes « kebab », « kebap », « kabob », etc., sont au reste enracinés de longue date au Proche-Orient et désignent diverses préparations. On connaît en France le chiche-kebab ou shish-kebab, du turc şiş kebabı, « brochette de kebab ». En Iran, un des plats nationaux est le tchelo kabâb, چلوکباب, du kebab (de plusieurs types) avec du riz. En France, on parle même aujourd’hui de « maître kebabier » pour nommer les tenants des « kebabs », nom métonymique des restaurants qui servent cette viande, avec frites, salade, tomate et oignon.
Un emprunt à l’araméen ?
Si l’on se fie à cet article de John Huehnergard dans le deuxième volume de l’Histoire de l’akkadien publiée chez Brill (History of the Akkadian language), le turc kebap aurait été emprunté à l‘arabe « kebab », كباب, qui aurait lui-même été emprunté à l’araméen (langue très répandue dans le Proche-Orient ancien) kabbeb, « brûler » et kabbābā, « combustion de la viande », qui viendrait à l’origine du verbe akkadien kabābu, « griller, brûler » et de son adjectif kabbu, « brûlant, brillant ». L’akkadien est une langue chamito-sémitique pratiquée du IIIe au Ier millénaire av. J.-C environ en Mésopotamie. Le Sureth Dictionary fait lui aussi la comparaison entre kebab et l’akkadien kabābu. Le verbe est attesté dans les textes araméens des Juifs de Babylone à propos du fait de cuire la viande, ce qui pourrait confirmer l’emprunt à l’akkadien.
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