On écrit : « force est de constater ». C’est une locution figée (on ne la modifie pas) qui introduit une proposition qui exprime ce que l’on est contraint de constater, de reconnaître, de remarquer, etc. Appartenant au langage soutenu, elle est synonyme de « il est indéniable que, il est certain que, il est évident que, il est incontestable que, etc. ». Son sens est plus fort que « il faut bien ». Exemples :
- Force est de constater que les États-Unis sont la plus grande puissance militaire du monde.
- Même si j’étais réticent au départ à m’installer dans cette région, force est de constater que je m’y mets beaucoup plaît aujourd’hui.
- Cette réalisatrice a fait de grands films, force est de constater cependant que sa créativité est aujourd’hui sur le déclin.
C’est la seule formule courante dans laquelle on emploie la locution impersonnelle « force est de + infinitif », qui signifie « il est nécessaire de, il est impératif de ». Son emploi est vieux dans les autres cas. Exemples :
- Force est de souffrir dans les périodes de crise, afin de préparer au mieux l’avenir.
- À cause de la pluie, force lui fut de descendre de cheval pour se réfugier sous les arbres.
- « — Ensuite la prudence. Le jour où je quitterai la France, force me sera de me cacher… » (Dumas, Joseph Balsamo)
Il est possible d’employer cette formule avec le participe passé « forcé ». C’est assez usuel. Exemples :
- Après deux mois de travaux, nous fûmes forcés de constater que nous n’y arriverions pas seuls.
- Si, après avoir épuisé les moyens de douceur et de persuasion, nous sommes forcés de constater que le mal s’aggrave et ne laisse aucun espoir […] (Sand, Césarine Dietrich)
- Elle était, du reste, bien forcée de constater que M. de Charlus assistait tyranniquement à toutes leurs entrevues. (Proust, À la recherche du temps perdu)
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