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Langage châtié : définition et exemples 📖

Publié le 26/12/2022
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Définition de langage châtié

Langage particulièrement pur et surveillé, c’est-à-dire qui ne tombe dans une aucune vulgarité, aucune grossièreté, et qui n’évoque que des choses belles et grandes ou que la morale traditionnelle tolère. On pourrait par exemple écrire que « ce jeune dandy parlait dans un langage châtié qui contrastait avec charme avec la délicatesse de ses manières ».

« Langage châtié » est parfois synonyme de « langage euphémique », ou hypocrite, qui dit les choses avec des détours pour ne pas choquer ou pour dire la vérité de manière trop crue.

 

Usage

Cette locution peut être employée de manière méliorative à propos d’un langage élégant et distingué qui témoigne de belles manières, mais aussi de manière péjorative, pour dénoncer une langue de l’élite fermée sur elle-même, ou pour moquer les scrupules d’une personne à évoquer avec franchise les aspects les plus triviaux de la vie, ou critiquer son attachement à une morale traditionnelle et sévère.

Son usage est assez rare (18 000 résultats environ sur Google). Exemples contemporains :

  • « Le parler Macron, c’est un savant mélange. Un langage châtié, une langue au registre soutenu, mêlée d’expressions plus directes, un brin désuètes, voire qui sentent bon la naphtaline » (publicsenat.fr)

 

Étymologie

Le participe passé adjectivé « châtié » signifie « très pur, très correct » (« sa prose châtiée lui ouvrait le lectorat des gens bien comme il faut »). Il vient du verbe « châtier », signifiant « punir pour corriger » et, par extension, « rendre plus plus pur, plus correct », dérivé du latin castigare, « reprendre, réprimander / amender, corriger ». Le verbe châtier est en général employé comme un synonyme plus soutenu de « punir ». On le retrouve dans l’expression « qui aime bien, châtie bien ».

Cette locution est née au cours du XIXe siècle :

  • « On s’y réunit à la table ou au bal, on mange et on danse, on déploie les belles manières, on parle un langage châtié […] » (La Revue de Paris, 1836)