Une phrase est un assemblage de mots organisé qui a un sens complet. En français, on distingue la phrase simple de la phrase complexe. On les distingue en général par le nombre de propositions qu’elles contiennent, c’est-à-dire des unités de phrases, ou des « morceaux », organisés autour d’un verbe.
La phrase simple
La phrase simple ne contient qu’une proposition. Par exemple, « Je mange une pomme. » est une phrase simple, constituée d’une seule proposition. Elle ne contient qu’une seule proposition qui ne dépend d’aucune autre proposition (aucun autre morceau de phrase contenant un verbe ne dépend d’elle) et aucune autre proposition ne dépend d’elle. Elle ne contient qu’un seul verbe. Elle peut avoir des compléments directs, indirects ou circonstanciels. Dans « Je mange une pomme », une pomme est le complément d’objet direct du verbe « manger ». Je mange quoi ? Une pomme.
La phrase complexe
La phrase complexe contient plusieurs propositions, c’est-à-dire plusieurs morceaux de phrases organisés autour d’un verbe. En d’autres termes, la phrase complexe est une réunion de plusieurs phrases simples. En général, on désigne par phrase complexe celles qui contiennent une proposition principale et des propositions subordonnées, c’est-à-dire des propositions qui dépendent de la principale et qui apportent des informations supplémentaires. Par exemple « Je mange une pomme que j’ai trouvée dans le garde-manger » est une phrase complexe. « Je mange une pomme » est la proposition principale tandis que « que j’ai trouvée dans le garde-manger » est la proposition subordonnée.
La proposition subordonnée
La proposition subordonnée peut jouer plusieurs rôles. Dans le cas de notre exemple, c’est une proposition relative, qui donne des informations sur le nom « pomme ». On peut aussi construire la phrase complexe avec une subordonnée conjonctive (entre autres), introduite par une conjonction de subordination. Par exemple, dans la phrase complexe « je mange une pomme pendant que je regarde la télévision », la proposition « pendant que je regarde la télévision » est une subordonnée conjonctive qui a le rôle de complément circonstanciel de temps (elle donne des informations sur le temps pendant lequel j’ai mangé une pomme).
- Une proposition subordonnée peut elle-même contenir des subordonnées. Par exemple, « je mange une pomme que j’ai trouvée dans le garde-manger dans lequel j’aime conserver mes fruits », la proposition « dans lequel j’aime conserver mes fruits » est emboîtée dans la subordonnée « que j’ai trouvée dans le garde-manger ».
- Elle n’est pas mobile (on ne peut pas la déplacer dans la phrase), mais elle peut être supprimée.
Une phrase est aussi qualifiée de complexe lorsque plusieurs propositions sont reliées par juxtaposition, coordination, corrélation ou par incise.
1. La juxtaposition
La juxtaposition des propositions se fait par la ponctuation faible, la virgule (,), le point-virgule (;) ou les deux-points (:). Par exemple, la phrase « En général avant de dormir, je suis le même rituel : je mange une pomme, je regarde la télévision, je me lave les dents. » contient plusieurs propositions reliées par des virgules et un deux-points (« En général avant de dormir (1) / je suis le même rituel(2) / je mange une pomme (3) / je regarde la télévision (4) / je me lave les dents (5) »). Le fait de multiplier les juxtapositions pour donner un style littéraire à une phrase est nommé une asyndète (une forme de parataxe).
2. La coordination
La coordination des propositions se fait par une conjonction de coordination ou un adverbe de liaison (par conséquent, toutefois, certes, etc.). Par exemple, « je mange une pomme et je regarde la télévision » sont deux propositions coordonnées par la conjonction « et ». Le fait de multiplier les conjonctions de coordination ou les adverbes de liaison pour donner un style littéraire à son texte est nommé la polysyndète. On qualifie parfois de sous-phrases les phrases liées par coordination, car le lien qui les unit est faible.
3. La corrélation
La corrélation lie deux phrases par des termes corrélatifs, c’est-à-dire des termes qui mettent en rapport deux propositions qui ne peuvent plus exister l’une sans l’autre. Par exemple, « Plus tu travailles, plus tu te fatigues » sont deux propositions corrélées par les termes « plus… plus ». Ces deux propositions ne peuvent être employées l’une sans l’autre.
4. L’incise
L’incise consiste à placer une proposition entre des virgules ou des tirets pour préciser que l’on rapporte les paroles de quelqu’un ou qu’on apporte une nuance. Par exemple, « Je mange une pomme avant de dormir – disait-il – afin de passer une meilleure nuit », contient une proposition en incise, « disait-il ».
5. Mélange
Ces divers modes de construction d’une phrase complexe peuvent bien sûr se mélanger. « Je crois qu’elle veut manger une pomme mais qu’elle veut dormir ensuite » contient deux propositions subordonnées coordonnées par la conjonction de coordination « mais ».
Exception :
On peut avoir des phrases complexes avec un seul verbe, lorsqu’un des propositions est une phrase sans verbe (phrase averbale).
- « Salut aux dix personnes qui sont venues » : la proposition principale « salut aux dix personnes » ne contient pas de verbe. Cette phrase complexe ne contient donc qu’un seul verbe, « qui sont venues », contenu dans la subordonnée.
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