On écrit : « il y a fort à parier ». Cette expression permet de présenter une chose qui a une forte probabilité d’arriver (fort est ici un adverbe synonyme de beaucoup). On peut tout aussi bien écrire « il y a (ou il y aura/avait, etc.) beaucoup à parier, gros à parier », à un degré encore plus fort « il y a tout à parier », ou au contraire « il y a peu à parier » (et, d’une autre manière : « il y a fort à faire », etc.). Exemples :
- Il y a fort à parier au regard de son mutisme qu’il ne viendra pas à son propre procès.
- Il y a peu à parier que je sois rassasié par ce repas.
- Il y aura à fort à parier qu’il faudra travailler deux fois plus que d’habitude pour mener ce projet à bien.
- […] mais il y avait fort à parier que ces gens inconnus de nous qu’il voyait étaient de ceux qu’il n’aurait pas osé saluer […] (Proust, Du côté de chez Swann)
- […] et il y a beaucoup à parier que si vous voulez, vous poëte, vous imposer à l’avance un but moral, vous diminuerez considérablement votre puissance poétique. (Baudelaire, L’Art romantique).
Cette locution date probablement du XVIIIe siècle : on la retrouve au plus tôt, sur Gallica, dans le Tableau de Paris (1781) de Louis-Sébastien Mercier (1740 – 1814).
On peut toutefois trouver depuis quelques années « il est fort à parier », en ligne notamment. Cette tournure est peut-être dérivée de « il est fort probable » (il est « très probable »). Elle est un peu étrange parce qu’elle n’est pas très lisible (fort est employé comme un attribut, et il est suivi d’un groupe infinitif…). Il vaut mieux l’éviter et lui préférer « il est fort probable ».
- Il est fort à parier que le prochain président
de la République soit… une femme ! (Les Echos, 8 mars 2018).
- Il est fort probable que le prochain président…
Laisser un commentaire