L’appellation « sept sommets » est une invention de l’alpiniste américain Richard Bass (1929 – 2015). C’est un défi de l’alpinisme qui consiste à faire l’ascension du point culminant de chaque continent. Le premier à accomplir ce défi est le Canadien Patrick Morrow en 1986. Cependant, il a choisi de grimper le Puncak Jaya en Océanie plutôt que le mont Kosciusko.
1. Le point culminant de l’Europe : le mont Elbrouz (5642m)
Le point culminant de l’Europe est le mont Elbrouz, situé sur la chaîne du Caucase, en Russie. Il culmine à 5642 mètres. Ce n’est pas une montagne, mais un volcan inactif. Il a deux sommets : le plus haut est le sommet ouest, et le plus bas est le sommet est. La première ascension du plus haut sommet de l’Elbrouz, difficile du fait de soudaines tempêtes, a été effectuée par une équipée en 1874. Connu dès l’Antiquité par les Grecs, c’est sur l’Elbrouz qu’aurait été enchaîné Prométhée par Zeus pour le punir d’avoir dérobé le feu. Attention, il ne faut pas confondre le mont Elbrouz avec la chaîne de montagne quasi-homophone située en Iran, l’Elbourz.
2. Le point culminant de l’Amérique du Nord : le mont Denali (6194 mètres)
Situé en Alaska, un état des États-Unis situé au nord-ouest du Canada, le mont Denali domine l’Amérique du Nord de ses 6194 mètres. Il fait partie de la chaîne d’Alaska (Alaska Range) en anglais et il est entouré d’un parc national du même nom.Son ascension est réputée difficile du fait de son climat rigoureux. Il est en effet situé sur le cercle arctique. Le sommet du Denali est atteint pour la première fois en 1913 par une équipe dirigée par Hudson Stuck et Harry Karstens. Le mont Denali avait été nommé autrefois « mont McKinley » par le prospecteur William Dickey en 1896, en l’honneur du candidat républicain et futur président William McKinley. Il a retrouvé son nom originel en 2015 à la suite d’une décision de Barack Obama. Denali signifie « celui qui est haut ». Dans son The Ascent of Denali, Hudson Stuck avait notamment demandé que l’on rebaptise le mont de son nom originel.
Ce changement a donné naissance à une courte polémique.
3. Le point culminant de l’Amérique du Sud : l’Aconcagua (6962 mètres)
L’Aconcagua et 6962 mètres (environ) d’altitude dominent le continent américain entier. « Le colosse de l’Amérique », tel qu’on le surnomme, trône sur la cordillère des Andes, côté Argentine, mais près de la frontière chilienne. C’est un volcan très ancien, éteint, où la glace est quasiment absente. Ce mont est le plus haut en dehors de l’Asie. Il a deux sommets, au nord et au sud. Si son ascension ne présente pas de difficultés techniques, elle reste difficile du fait de la haute altitude et des conditions climatiques. La première ascension du mont a lieu en 1897 par une équipe dirigée par Edward FitzGerald, mais les populations quechuas qui vivent sur ses flancs ont peut-être effectué cette ascension bien avant.
4. Le point culminant de l’Asie : l’Everest (8850 mètres)
Le « Toit du Monde », l’Everest, est bien sûr la plus haute montagne d’Asie et le point culminant du monde. Ce sommet mythique s’élève à 8850 mètres sur la chaîne de l’Himalaya (« demeure des neiges »), entre Chine et Népal. Il a été nommé en l’honneur du géographe britannique Georges Everest. La première ascension complète de l’Everest est tardive. En effet, il faut attendre l’équipée du Néo-zélandais Edmund Hillary et du Népalais Tenzing Norgay, en 1953, pour voir une tentative se terminer avec un succès. Les britanniques George Mallory et Andrew Irvine ne sont pas revenus de leur expédition en 1924. On peut trouver d’autres sommets célèbres dans l’Himalaya : le K2, l’Annapurna, etc. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les pentes de l’Everest sont touchées par le problème de la pollution. En effet, l’ascension est devenue une attraction touristique de masse depuis les années 1990. De nombreux touristes tentant la montée ne se soucient pas de la préservation du lieu. L’ascension de l’Everest reste dangereuse. En 2014, un séisme de magnitude 7,8 a tué 16 Sherpas et grimpeurs et en a blessé 61.
5. Le point culminant de l’Océanie : le Puncak Jaya (4884 mètres)
Situé sur la partie indonésienne de l’île de Nouvelle-Guinée, le Puncak Jaya, aussi appelé Pyramide de Carstensz, du nom d’un explorateur néerlandais qui est le premier Européen a avoir vu le mont, domine l’Océanie de ses 4884 mètres. Le Puncak Jaya fait partie de la chaîne de Sudirman. Accéder à sa base n’est pas la moindre des difficultés. Il faut en effet traverser des forêts tropicales, encore habitée par des tribus hostiles au pouvoir indonésien. L’instabilité politique locale pousse le gouvernement à limiter l’accès au Puncak Jaya aux alpinistes. La première ascension du sommet est effectuée par l’Autrichien Heinrich Harrer en 1962, dont le nom a été rendu célèbre par le film de Jean-Jacques Annaud, Sept ans au Tibet. Si l’on considère que le Nouvelle-Guinée ne fait pas partie de l’Océanie, le titre de point culminant de l’Océanie doit être décerné à l’Aoraki ou mont Cook, situé en Nouvelle-Zélande (3724 m), dont l’ascension est difficile, suivi du mont Kosciusko, situé en Australie (2228 m), dans l’état de Nouvelle-Galles du Sud, sur les Snowy Moutains, dont l’ascension ne présente pas de difficulté particulière.
6. Le point culminant de l’Afrique : le Kilimanjaro (5892 mètres)
Le Kilimanjaro est, à bien des égards, un surprenant sommet. En effet, situé dans la vallée du Rift, en Tanzanie, il trône, solitaire, du haut de ses 5892 mètres, au sommet de l’Afrique. Le Kilimanjaro ne fait partie d’aucune chaîne car ce n’est pas montagne. C’est un massif volcanique doté de trois cônes : Kibo, Shira et Mawenzi. Si les deux derniers sont éteints, Kibo, le pic le plus haut, est endormi. Cela signifie qu’une éruption est toujours possible. Autre élément étonnant : bien que situé près de la ligne de l’équateur, le Kilimanjaro est couronné de neiges éternelles. Mais elles sont menacées par le réchauffement climatique. Depuis 1912, le Kilimanjaro a perdu 82% de sa calotte glacière, et depuis 1962, 55% de ses glaciers restants. Les célèbres neiges du Kilimanjaro pourraient avoir disparues dans dix ans. Le Kibo a été grimpé la première fois en 1889 mais le photographe allemand Hans Meyer et l’alpiniste autrichien Ludwig Purtscheller. Son ascension ne demande pas d’équipement d’alpinisme particulier. Elle est tentée chaque année par environ trente mille personnes.
7. Le point culminant de l’Antarctique : le mont Vinson (4892 mètres)
Les 4892 mètres du mont Vinson n’ont été gravis qu’en 1966 par Nicholas Clinch. Il n’avait été découvert que huit ans plus tôt depuis un avion. Le mont Vinson est situé sur le territoire chilien de l’Antarctique, dans le massif Sentinel, à 1200 kilomètres du pôle Sud. Son accès est rendu difficile du fait de sa position particulière. Le voyage peut coûter plus dizaines de milliers d’euros.
Déjà 6 sur 7 de grimper pour l’instant!
Bonjour,
Concernant les sept plus hauts sommets de la planète une erreur est commise au sujet de l’Everest.En effet la photo censée représenter le culmen de la planète n’est pas celle de l’Everest mais celle de l’Ama Dablam (6856m) située aussi au Népal.
Merci, j’ai remplacé l’image.