Des homophones
« maintien » et « maintient » sont deux termes homophones. La confusion est courante, ce qui peut donner lieu à des fautes. Ceux deux termes viennent du latin manutenere, « tenir avec la main » (« la main tient »).
Maintien
Le « maintien », nom masculin, désigne d’abord la manière d’être extérieure d’une personne, son attitude, manifestant ses habitudes sociales, ses dispositions morales ou son caractère. C’est une manière d’être étudiée et affectée. L’emploi du nom dans ce sens est un peu ancien aujourd’hui. Le maintien désigne en effet plus couramment la simple action de maintenir, souvent abstraitement.
Exemples :
- Son maintien désinvolte avait le don de l’énerver, mais il était trop bon élève pour qu’elle laisse paraître quoi que ce soit.
- Il entra dans la salle avec un maintien assuré, qui apprenait à ceux qui l’ignoraient encore qu’il était bien le prince.
- La candidate avait annoncé le maintien de sa candidature malgré les scandales qui affectaient certains membres de son équipe de campagne.
- Le préfet a assuré avec beaucoup de zèle le maintien de l’ordre sur le parcours de la manifestation, si bien qu’il fut largement critiqué le lendemain dans les médias.
- Peu à peu ses conversations avec cette jeune fille, d’un maintien si imposant et en même temps si aisé, devinrent plus intéressantes. (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
- Alors on vit s’avancer sur l’estrade une petite vieille femme de maintien craintif, et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements. (Flaubert, Madame Bovary)
Maintient
« Maintient » (avec un t) est la troisième personne du singulier (il/elle/on) du présent de l’indicatif du verbe « maintenir ».
Exemples :
- Malgré son faible score au premier tour, il maintient sa candidature.
- Le temps se maintient encore aujourd’hui, nous ne verrons pas le soleil encore une fois.
- Te voir chaque matin, c’est ce qui me maintient encore en vie malgré tous nos malheurs.
- Avec le penchant qui commençait à me tourmenter, naquit en moi l’honneur ; exaltation de l’âme, qui maintient le coeur incorruptible au milieu de la corruption, sorte de principe réparateur placé auprès d’un principe dévorant, comme la source inépuisable des prodiges que l’amour demande à la jeunesse et des sacrifices qu’il impose. (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)
- Cette idée se maintient en outre jusque dans les écrits de la maturité, notamment dans le Sophiste, où elle est défendue par un énigmatique et pénétrant personnage, « L’étranger d’Elée », signe qu’elle a trouvé une place toute particulière, et d’une certaine manière centrale, dans la pensée de Platon. (Article « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien »)
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