Je vis, je meurs ; je me
brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant
froidure :
La vie m’est et trop molle et trop
dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de
joie.
Tout à un coup je ris et je
larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment
j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il
dure ;
Tout en un coup je sèche et je
verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me
mène ;
Et, quand je pense avoir plus de
douleur,
Sans y penser je me trouve hors de
peine.
Puis, quand je crois ma joie être
certaine,
Et être au haut de mon désiré
heur,
Il me remet en mon premier
malheur.
Vers 1555
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