Orthographe
On écrit : « à tout à l’heure ». Dans cette formule figée, « tout » est un adverbe, et il est donc invariable, comme dans « tout à fait, tout de go, tout de même, tout de suite, etc. ». En effet, « tout » a plus ou moins le sens d’« entièrement » dans cette locution, ce que l’on comprend mieux avec son sens premier et aujourd’hui ancien, « tout de suite, maintenant, sur-le-champ » (dans un futur immédiat, donc « entièrement » dans l’heure, dans le moment). Ce « tout » permet de souligner la proximité temporelle de ce que l’on introduit.
- Si vous ne vous éveillez tout à l’heure, je
vous coiffe du pot à l’eau. (Musset, Le Chandelier)
- Employé ici au sens de « tout de suite ».
Remarque : cette locution a remplacé au XVIe siècle « à cette heure » (ou à ceste heure).
La faute « toute à l’heure » est très courante, et s’explique tout simplement par la liaison euphonique qui est faite à l’oral entre « tout » et « à ». De surcroît, « heure » est un mot de genre féminin, et on abrège souvent cette formule à l’oral en « à toute » (quand on ne dit pas « à t’à l’heure »), ce qui ne peut qu’encourager la confusion des usagers.
Exemples avec « à tout à l’heure »
- Elles vont au restaurant tout à l’heure ; veux-tu déjeuner aussi venir déjeuner ?
- À tout à l’heure pour suivre ensemble le match de football de l’équipe de France !
- Les insurgés s’élancèrent en tumulte, et, en sortant, reçurent dans le dos, qu’on nous passe l’expression, cette parole de Javert : — À tout à l’heure ! (Hugo, Les Misérables)
- — « Ne le regrettez pas : c’est le seul train avant celui du soir. À tout à l’heure ! » (Martin du Gard, Le Pénitencier)
On écrit bien, en revanche, à toute heure, parce ce que « toute » est employé comme adjectif. En Belgique et au Québec, le synonyme « à tantôt » est resté courant.
À lire en cliquant ici : « tout public » ou « tous publics » ?
Merci, Adrien, pour ces explications !
J’apprécie beaucoup.