Orthographe
On écrit : à toute heure. En effet, on peut considérer ici que « toute » est ici synonyme de « n’importe quelle ». Cet adverbe permet de renvoyer à toutes les heures, il désigne un ensemble indifférencié. De ce point de vue, le pluriel est redondant. Cependant, Le Bon Usage précise que cette orthographe au singulier tient plus de l’habitude que de la logique. Il est vrai que « à toutes heures » ne choque pas (le cas est le même pour « à tout force », « à tout prix », qui peuvent aussi être écrits au pluriel sans déranger). Mais ce type de construction grammaticale se trouve le plus souvent au singulier : « accès interdit à toute personne étrangère au service », « tout citoyen a le devoir de défendre sa patrie », etc. D’ailleurs, une recherche sur google n-gram semble indiquer que le pluriel est resté relativement rare à l’écrit, même si on en trouve des emplois limités sur Gallica. Il est difficile de le considérer comme une faute. À lire en cliquant ici : faut-il écrire « de toute façon » ou « de toutes façons » ?
Exemples avec « à toute heure »
- Ce café est très populaire car il s’engage à recevoir ses clients à toute heure.
- J’étais à toute heure soutenu par amis, que j’admirais pour n’avoir jamais failli à leur mission.
- De victimes moi-même à
toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée,
D’un incurable amour remèdes impuissants ! (Racine, Phèdre, I, 2, Phèdre) - Oh ! la sainte vie privée, où est-elle ? Paris est une ville qui se montre quasi nue à toute heure, une ville essentiellement courtisane et sans chasteté. (Balzac, Petites misères de la vie conjugale) / -À lire ici : quand mettre un trait d’union avec quasi ?
- Ce que je trouvais de mon goût dans sa chambre, ce qui avait attiré mon attention, parmi les bagatelles dont ses tables étaient couvertes, elle voulait me le donner, que je l’emportasse le soir même et que je le misse sur ma cheminée ; ce qu’elle ferait dorénavant, le matin, le soir, à toute heure, que je le réglasse à mon plaisir, et qu’elle ne se souciait de rien ; (Musset, La Confession d’un enfant du siècle)
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