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« Accueil » ou « acceuil » ? orthographe

Publié le 05/12/2017 (m.à.j* le 16/11/2024)
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La réponse

On écrit : accueil. Le u précède toujours le e ! C’est un mot masculin, venu du latin populaire accolligere (recueillir). En règle générale, le son (oeil) s’écrit avec l’enchaînement -euil, comme dans les mots fauteuil, écureuil, deuil, seuil, etc. Mais on rencontre l’enchaînement ueil derrière :

  • la lettre « c » quand elle se prononce comme la lettre « k » ;
  • la lettre « g » quand elle se prononce comme dans le mot « gros ».

En effet, le son (k) disparaît dans le cas contraire : ceuil et -geuil se prononceraient respectivement comme « seuil » et « jeuil ». On devrait prononcer la lettre « c » de « accueil » comme la lettre « s » (« acseuil», comme le mot accéder, qui se prononce « acséder »)  et non pas « ackueil ». Selon le Littré

L’orthographe de ce mot est restée celle de l’ancienne langue où notre son eu était exprimé par ue.

L’enchaînement ueil se rencontre ainsi à la fin des mots cercueil, écueil, orgueil et recueil, et de verbes dérivés comme accueillir, cueillir, recueillir, etc. Exemples :

  • J’ai le malheur de cueillir les écueils
  • Cet homme se recueille souvent sur son fauteuil.

 

Exemples

  • L’assemblée a réservé un chaleureux accueil à son discours plein enthousiaste.

Cet accueil militaire me toucha : je répondis avec émotion qu’ayant appris en Amérique le malheur de mon Roi, j’étais revenu pour verser mon sang à son service.

Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe

J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

Alfred de Vigny, Le Cor

Au fond cette lettre ressemblait beaucoup par sa tendresse à celles que, quand je ne connaissais pas encore Saint-Loup, je m’étais imaginé qu’il m’écrirait, dans ces songeries d’où la froideur de son premier accueil m’avait tiré en me mettant en présence d’une réalité glaciale qui ne devait pas être définitive.

Proust, À la recherche du temps perdu