« Affiler » et « effiler » sont des paronymes. La ressemblance de prononciation entre ces mots peut prêter à confusion.
Affiler : définition
Dérivé de latin populaire affilare, ou de fil. « Affiler » signifie : « aiguiser le tranchant d’un instrument, d’un couteau (un couteau affilé). »
- Ce jeuner rémouleur, trésor du village, était déjà passé maître dans l’art d’affiler les couteaux.
- « Au milieu de tout ce trouble, de tout ce mouvement, de toute cette émotion, Chicot, encourageant les mignons à affiler leurs dagues et leurs rapières, pour tailler et percer les ennemis de Sa Majesté Très Chrétienne, Chicot, disons-nous, était magnifique à voir. » (Dumas, La Dame de Monsoreau)
- Elles se devinent et se comprennent admirablement quand l’une d’elles présente à une autre une arme qu’il lui est interdit d’affiler. (Balzac, Physiologie du mariage)
À lire ici : « affection » et « affectation », quelle différence ?
Effiler : définition
Ce verbe est dérivé de « fil ». « Effiler » signifie :
- 1. détisser fil à fil, défaire ;
- J’avais effilé mon pull préféré pendant ma balade hors des sentiers battus dans la forêt.
- « La luxure, le dos appuyé contre la cabane et la jambe gauche relevée sur son genou droit, s’amuse à effiler lentement le bas de sa robe […] » (Flaubert, La Tentation de Saint-Antoine)
- « Le haut de son corps était couvert do plumes, et le bas l’effilait en queues de dragon » (Gautier, Les Grotesques)
- par extension : ôter les fils d’un haricot ;
- 2. rendre aussi mince qu’un fil, rendre
quelque chose plus mince (effilé : fin et allongé) ;
- Avec son couteau, elle effilait avec patience une branche de noisetier, pour en faire un arc pour son fils.
- « […] Elle est assez raisonnable pour faire un tour à Paris avec moi ; vous verrezqu’elle est bien gentille et bien caressante ; mais vous serez effrayée de sa grosseur, je voudrais bien la voir s’effiler un peu. »
- 3. anciennement à la chasse : effiler un chien, l’épuiser, le fatiguer en le faisant courir.
Laisser un commentaire