Introduction
« Affliger » et « infliger » sont des paronymes. La ressemblance de prononciation entre ces mots peut prêter à confusion.
Affliger : définition
Du latin affligere, « affliger », « tourmenter ». Le verbe du premier groupe « affliger » signifie :
Causer un douleur morale, démoraliser profondément ;
→ s’affliger : se mortifier moralement, s’accabler, se faire souffrir ;
- Je ne comprenais pourquoi il s’affligeait pour ce qui n’était même pas un petit malheur !
Elle fut saisie de joie en voyant celle qu’elle causait à son mari. À la fixité du regard qu’il attachait sur elle, elle comprit que Julien avait deviné juste. Au lieu de s’affliger de ce malheur fort réel, quel génie, pensa-t-elle, quel tact parfait !
→ être affligé : être abattu ou, par extension, être consterné ;
- Nous étions affligés par cette défaite en final. Nous avons perdu de justesse !
Nous devons dire qu’elle était peu affligée de cette absence volontaire du pauvre bossu. Au fond du cœur, elle lui en savait gré. Au reste, Quasimodo ne se faisait pas illusion à cet égard.
2. causer un grand dommage.
- La faillite de cette entreprise avait affligé toute la région.
Car le pain manquait dans tout le monde, et la famine affligeait toute la terre ; mais principalement l’Egypte et le pays de Chanaan.
Infliger : définition
Du latin infligere, « heurter contre ». Le verbe du premier groupe « infliger » signifie :
Imposer à quelqu’un une peine, une sanction ;
[L’Autorité de la concurrence ] peut infliger une sanction pécuniaire lorsqu’une entreprise ou association d’entreprises a commis des pratiques anticoncurrentielles […]
Article L464-2, Code de commerce
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir […]
Faire subir quelque chose de pénible.
- Je me suis infligé une semaine de jeûne avant mon mariage !
Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m’infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j’ai presque toujours traîné dans le malheur.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
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