Définition
Avoir une araignée au plafond signifie être un peu fou, être un peu dérangé, un peu bizarre. Cette expression métaphorique n’est pas très péjorative. Elle est un peu amusante, et sert surtout à moquer quelqu’un qui raconte des bêtises. Elle est relativement rare.
Exemples
- Il se lançait avant de se coucher dans des méditations métaphysiques sans fin, si bien que sa femme finit par se demander s’il n’avait pas une araignée au plafond.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Tu as une araignée au plafond, ma parole !
Origine de l’expression « avoir une araignée au plafond »
Le « plafond » représente bien sûr la boîte crânienne, la tête. L’araignée souligne quant à elle, peut-être, l’idée de folie, parce que cet animal aime les endroits isolés, inoccupés : la tête étant inoccupée par l’esprit de son propriétaire, comme le serait un recoin ou un plafond, elle peut tranquillement y tisser sa toile. L’Anglais dit bien have bats in the belfrey, avoir des chauve-souris dans le beffroi, où l’idée est la même. L’araignée est au reste un animal qui se déplace vite, par petits pas, ce qui peut être associé à l’idée de folie.
Cette expression est employée depuis le milieu du XIXe siècle (voir l’exemple donné ci-dessous). On disait autrefois « avoir une araignée dans le plafond » ou, de manière elliptique, « avoir une araignée ». Le latin disait musca in cerebro, une mouche dans le cerveau. Cette image est donc très ancienne ! Voir ici : d’où vient l’expression « mouton de Panurge » ?
Alors Philippe prouve aux Cortès assemblées que sa légitime a une araignée dans le plafond, et qu’elle fortement toquée. Monstre ! c’est vrai, elle est toquée de toi ! (Le Journal amusant, 6 mars 1858)
Je sursaute… Effaré je bigle la façade morte. C’est alors qu’un éclat de rire me fait tressaillir. J’avise, contre le mur, à ma droite, une dame assise sur un banc. Elle porte une robe de bure blanche et je n’ai pas besoin de la regarder à la scopie pour comprendre qu’elle a une araignée au plafond. San-Antonio, Des gueules d’enterrement
Rimbaud (1854 – 1891) a peut-être transposé, de façon subtile, cette expression dans Rêvé pour l’hiver :
[…]
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…Et tu me diras : » Cherche ! » en inclinant la tête,
– Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
– Qui voyage beaucoup…
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