Orthographe
On écrit : ça vaut le coup. Cette expression signifie : valoir la peine, valoir le dérangement, être bien, être de qualité.
Exemples
Préférerais-tu avoir sur la conscience la mort de vingt-cinq ou trente pauvres bougres ? Dis-toi que tu travailles pour le salut de l’âme de ton général. Une âme de général de brigade ! Ça vaut le coup.
Elle dit ne pas avoir d’avis tranché sur le sujet mais a fait part de son envie d’entendre les jeunes, pour savoir si cette proposition les intéresserait. D’après elle, « ça vaut le coup d’ouvrir ce débat ».
Pourquoi « ça vaut le coup » ?
Le choix du « coup » comme synonyme de « peine », « effort », plutôt que du « coût » (qui aussi ces valeurs) est lié à l’origine de cette expression. Selon la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française (en cours de rédaction), « coup » est à comprendre ici comme « entreprise limitée, audacieuse et rapidement conduite ». On retrouve le terme dans le même sens dans « coup d’éclat », « coup de génie », « un gros coup », etc. Pourtant, dans ses éditions précédentes, ce même dictionnaire notait : « On dit prov. & fig. d’Une chose qu’on a faite, qui vaut bien la peine qu’on y a prise, que Le coup vaut la bale. que le coup vaut l’argent. ». Selon le Dictionnaire historique de la langue française, le « coup » ici en question se rapporte plutôt à l’acte effectué selon les règles d’un jeu, comme dans « à coup sûr ».
On pourrait croire au vu des premières occurrences de l’expression que le coup en question serait celui du fusil.
Quant aux oiseaux plus petits, tels que les bécasses & les perdrix, le Nègre ne les estime pas valoir le coup ; s’il n’a pas lieu de les vendre chers aux Européens.
Paul Erdman Isert, Voyages en Guinée et dans le îles Caraîbes en Amérique, 1793
L’Engoulement est un oiseau de passage qui se lève dans les jambes du chien ; il vaut le coup de fusil en septembre.
Dans les deux exemples suivants, « fusil » est retranché :
Pourquoi vous aventurer avec des chasseurs, avec gens qui font métier d’attraper, de tuer, de massacrer ? Mais cette fois la pièce vaut le coup et la poudre n’est pas perdue…
L’Illustration de Bade, 26 octobre 1862
Non, ce n’est pas ça, Goudard : un Machabée, c’est un sanglier qui vaut le coup, surtout quand il est en cage depuis deux mois, et qu’il est bien dodu…
L’expression relevée par Vidocq est cette fois totalement métaphorique, mais on quitte le monde de la chasse :
La femme Caron, la Duchesse et une autre Bohémienne appelée la Gaspard, avaient imaginé un singulier moyen de voler les prêtres […] les prétendues veuves les questionnaient au sujet de la position financière de chacun des ecclésiastiques de la paroisse, et dès qu’un d’eux leur semblait valoir le coup de fusil (c’était leur expression), pour avoir accès chez lui, elles le chargeaient de dire des messes …
L’un des premiers emplois à l’écrit de l’expression avec le pronom démonstratif « ça » permet de comprendre que l’expression vient du monde des voleurs et des brigands :
Le propriétaire est un certain Philippe, ci-devant abbé. Il y a là beaucoup de monde, et des gens solides, mais on dit aussi qu’il y a des sonnettes à remuer à la pelle. Ça vaut le coup, mais ça serait dur et il y aurait du tirage.
« Valoir le coût » n’est pas dénué de sens, puisque ce terme a aussi les valeurs de « peine, effort », mais il est quasi inusité. On le trouve dans quelques journaux au XXe siècle, ou lorsque l’on se demande, en faisant un jeu de mots, si quelque chose vaut la dépense que l’on a faite pour l’acquérir, l’installer, etc.
Est-ce que ça vaut le coût ? La pâtisserie et le chocolat ont cet avantage d’être un luxe relativement abordable. Certes, le prix de 17 euros pour la Noisette ou la pomme rouge donne à réfléchir, mais c’est de l’orfèvrerie, sertie dans un écrin palace.
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