Orthographe
On écrit : « ce qui se passe » ou « ce qu’il se passe ». Les deux formes sont acceptées et elles sont interchangeables. À l’oral, elles tendent à se confondre. Toutefois, « ce qui se passe » est la forme employée par le Le Bon Usage (14 édition), par le Dictionnaire de l’Académie française (« Voilà ce qui se passe quand on manque de jugement. », 9e édition), et semble être la forme la plus employée par la tradition. Ce google n-gram révèle que « ce qu’il se passe » est une forme qui se développe depuis peu. Gallica renvoie en outre seulement 1299 pour la tournure impersonnelle (« ce qu’il ») contre 93 747 pour la tournure personnelle. Les exemples anciens avec « ce qu’il se passe » sont rares.
Exemples avec ce qu’il se passe / ce qui se passe
- « Je vais être obligé d’écrire d’un côté au gouvernement tout ce qui se passe…» (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)
- — Robespierre, je sais ce que vous dites à Saint-Just, comme je sais ce que Danton dit à Lacroix ; comme je sais ce qui se passe quai des Théatins, à l’hôtel de Labriffe, repaire où se rendent les nymphes de l’émigration (Hugo, Quatrevingt-treize)
- « Tour d’horizon, en carte, de ce qu’il se passe à l’étranger. » (Lesechos.fr)
- « La littérature, lorsqu’elle raconte des histoires, n’a pas besoin de donner du sens à tout ce qu’il se passe. » (Interview de Thomas Ostermeier à retrouver ici)
Explication
Au fond, il n’y a pas de
différence de sens entre les deux formes. Il n’y a qu’une
différence de structure. En
effet, le verbe « se passer » peut être employé autant dans une tournure dite « personnelle » (« ce qui se passe ») qu’une tournure « impersonnelle » (« ce qu’il se passe »). Dans une tournure impersonnelle, le verbe se construit avec le pronom «
il » qui ne renvoie à aucune réalité (c’est un sujet apparent), il
ne peut pas être remplacé par un nom ou un autre pronom de la
troisième personne du singulier (« ce qu’elle se passe
»).
Dans le premier cas, le pronom relatif « qui » est le sujet du verbe « passer ». Il reprend « ce » (son antécédent).
Ce qui se passe -> « Ce » (un événement, une situation, etc.) se passe.
Dans le second cas, le pronom personnel « il » est ce que l’on nomme un « sujet apparent » : il sert grammaticalement de sujet, mais ce n’est pas lui le vrai sujet, il ne remplace aucun nom, parce que l’information manque. Le vrai sujet, le « sujet réel » est le pronom relatif « que », élidé devant « il » en « qu’ » (ce qui donne « qu’il »). Ce pronom relatif « que » reprend « ce » (son antécédent). Il a le rôle grammatical d’un complément d’objet direct (COD), mais c’est est en réalité le sujet réel.
Ce
qu’il se passe -> Il se passe « ce » (un événement, une situation, etc.)
« Ce » a dans cette phrase la
fonction grammaticale de COD, mais « ce » est le sujet réel du
verbe se passer.
Dans les deux cas, personnel ou impersonnel, c’est « ce » qui se passe.
À l’oral
Les deux formes tendent à se confondre dans le parler de tous les jours : on dit fréquemment « kes ce ki spasse ».
Le cas est le même…
…pour des verbes comme « arriver », « pouvoir » ou « convenir », qui peuvent être employés à la forme personnelle ou impersonnelle.
Je préfère de loin la formulation impersonnelle. L’autre formulation me semble plutôt être un raccourci oral…
A l’écrit, cela m’écorche les yeux à chaque fois…
tournure « impersonnelle » = « ce qu’il se passe » (il = sujet apparent)
Êtes-vous certain(e) de votre réponse ?
Idem !
La formule ‘ce qu’il se passe’ est malheureusement employée à tire larigot par des journalistes notamment TV, en mal d’élégance verbale, une mode quelque peu ridicule dans ce milieu.
Cependant il m’apparaît une exception, c’est la forme interrogative : ‘qu’est-ce qui se passe ?’ est commun et dur, alors que ‘que se passe-t-il ?’ est plus élégant et je présume parfaitement académique.
Les deux tournures ne sont pas équivalentes. L’une est de bonne langue, l’autre va évidemment le devenir (sans soute très vite, vue la fréquence de son emploi), mais ne l’est pas encore.
Idem! L’autre forme me fait sérieusement saigner des oreilles!
Pour ce qui me concerne QUI est et doit rester un pronom relatif attribué le plus souvent à une personne et le » keski’spasse » me fait vraiment tiquer …. A-t-on déjà vu un » QUI » passer dans la rue ??? Ce n’est pas une simple dispute de forme comme on essaie le le faire avaler !!!! Par ailleurs je trouverais beaucoup plus intéressant que le Ministère de la Culture interdise carrément l’utilisation de la langue anglaise dans les publicités et mette les » black Fridays » et autres idioties à la poubelle …….!!!
Pour « ce qui se passe » ou « ce qu’il se passe » je pencherais plutôt pour la première forme car, en plus des arguments historico-statistiques avancés, je pense que, à sens équivalent, est préférable la forme la plus simple (à une lettre et une apostrophe près !), aussi bien à écrire, à prononcer qu’à entendre.
On apprenait à l’école que lorsque l’on ne pouvait remplacer le « qu’il » en « qu’elle » il fallait écrire qui. Dans le cas de « qu’est ce qui se passe » on ne peut dire « qu’est ce qu’elle se passe » donc en emploie le qui. Mais la plupart des gens écrivent maintenant « qu’il » partout. Je continue à employer les règles que j’ai apprises.
Dans ta logique, on dit elle pleut, elle neige, elle vente, elle fait beau / chaud ??
Et à la forme interrogative on dit TRES BIEN …. que se passe t-il …!!!! Donc j’opte pour le IL sinon on entre dans l’illogisme total …; D’un autre côté » imbécillité » est totalement illogique … !!!