Définition
(Nom & adjectif). « Chafouin » :
- qualifiait ou désignait autrefois une personne à l’air sournois, maigre et de petite taille (de préférence). Une personne chafouine est déloyale, rusée, retorse, fourbe. On parle d’un visage ou d’un air chafouin, d’une mine chafouine
- aujourd’hui : quelqu’un de mauvaise humeur, de maussade, de bougon ou de renfrogné
L’usage contemporain de ce terme, au sens de « qui est de mauvaise humeur », provoque la colère de certains commentateurs qui le considèrent comme impropre. Jean-Louis Legalery accuse par exemple l’inculture du personnel des médias (« ces derniers se sont lancés dans une banalisation totalement inappropriée de l’adjectif chafouin »). Mais l’usage ancien est quasi inconnu des locuteurs aujourd’hui.
Synonymes
Sournois, hypocrite, patelin, cauteleux, fourbe, rusé, dissimulé ou hargneux, morose, renfrogné, acariâtre, triste, sombre, mélancolique, bourru, etc.
Antonymes
Candide, franc | ou | accort, amène, charmant, divertissant, enjoué, gai, hilare, etc.
Étymologie
Ce terme est composé de chat et de fouin (nom masculin aujourd’hui inusité désignant le mâle de la fouine), du fait, probablement, du caractère que l’on prête à ces animaux. Le nom chafouinerie, est parfois employé. Son usage est relativement rare.
Exemples littéraires pour l’usage ancien :
- Gourdon le greffier, petit homme chafouin, dont tous les traits se ramassaient autour du nez, en sorte que le nez semblait être le point de départ du front […] (Balzac, Les Paysans)
- Paul Véronèse rappelle aux peuples souffrants que le Paradis peut exister sur cette terre; il plaide la cause de la beauté, de la jeunesse, du luxe, de l’élégance, de l’harmonie, contre les maigres déclamateurs au visage chafouin et au teint rance ; (Gautier, Tableaux à plume)
- Son régisseur le remplace. Homme à figure chafouine et façons obséquieuses. (Flaubert, Bouvard et Pécuchet)
Exemples pour l’usage contemporain :
- Je le trouvais un peu chafouin, il répondait à peine à mes questions, sont regard était sombre, la tête baissée.
- Sa mine chafouine cachait une peine de cœur dont je ne tarderai pas à connaître l’origine.
Il fallait lire durant son enfance et son adolescence pour assurer les connaissances de notre langue.
Aujourd’hui, il faut vérifier les vocables oubliés qui surgissent avec une signification impropres et sont aussitôt adoptés par les ignorants friands de « nouveautés ».
Pour traiter les personnes que l’on ne connaît pas d’ignorants , il faut vraiment être quelqu’un d’imbue et prétentieuse à qui l’on mettait volontiers des baffes !
Merci pour ces précisions. Cela m’évitera à l’avenir un contre sens quand j’entends qualifier quelqu’un de « chafouin » dans les médias actuels. Je l’imaginais alors prenant faussement un air bougon et contrarié alors qu’il était en réalité ravi (ah, le rusé chafouin ! Il cache bien son jeu…).
Le sens a, d’un autre côté, évolué… 🙂