Définition
Le cocktail Molotov est une arme de fortune, utilisée notamment dans les combats de rue, qui est fabriquée à l’aide d’une bouteille remplie d’un combustible (goudron, alcool, essence, etc.), que l’on enflamme et que l’on lance.
Voir ici : d’où vient le « hot dog » ?
Pourquoi dit-on un « cocktail Molotov » ? Quelle est l’origine de ce mot ?
Si le procédé est ancien, le nom « cocktail Molotov » semble être né pendant la « guerre d’Hiver« , c’est-à-dire l’invasion de la Finlande lancée le le 30 novembre 1939 par l’URSS, pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon un article de Paris-Soir daté du 13 février 1940, c’est une invention des Russes (des Soviétiques) :
Les Russes ont inventé une nouvelle façon de lancer les grenades. Ils en attachent plusieurs en grappe avec un fil de fer barbelé auquel est fixée une bouteille de pétrole.
Les soldats finlandais appellent ce système : « le cocktail Molotov ».
Cependant, le procédé décrit ne correspondant pas vraiment à ce que l’on désigne en général par « cocktail Molotov ». Un article du lendemain publié dans Le Matin, donne une description qui correspond mieux à l’arme que l’on connaît :
Les routes, elles, souvent encaissées entre deux murailles de sapins rembourrés de neige, ne laissent rien voir à l’approchant. C’est l’embuscade possible à chaque mètre.
Contre les tanks, quand s’engage en terrain découvert un combat de masse, les Finlandais ont utilisé une arme terrible et peu coûteuse. Tout au début de la guerre, on vit, dans tout Helsinki, réquisitionner avec surprise les petites bouteilles de soda-water. Pleines d’essences, elles deviennent des grenades qu’on jette sous le tank ou, mieux, par-dessus. La bouteille casse. L’essence se répand dans la machine par tous les interstices qu’elle trouve. Et tout flambe.
Ce s’appelle un cocktail Molotov.
Cette grenade semble avoir en effet été utilisée comme une arme anti-tank (ainsi que les Kasapanos, bâtons de TNT) par les soldats finlandais, qui compensaient leur infériorité en nombre et en matériel aux Soviétiques par leur inventivité. 400 000 bouteilles, remplies de kérosène, d’essence et de goudron, auraient été ainsi produites. Elles servaient lors des embuscades dans les forêts finlandaises, où l’armée soviétique avait du mal à progresser.
Les Finlandais auraient baptisés par dérision ces cocktails du nom de Viatcheslav Molotov (1890 – 1986), proche du dirigeant de l’URSS, Staline (1878 – 1953), et commissaire du peuple aux Affaires étrangères de 1939 à 1949. Il a aussi laissé son nom au pacte de non-agression entre l’Allemagne nazie et l’URSS signé le 23 août 1939, le pacte « Molotov-Ribbentrop ».
À lire
Eloise Engle, Lauri Paananen, Eloise Engle Paananen, The Winter War: The Russo-finnish Conflict, 1939-1940,
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