392 Vues
Enregistrer

« Colibet » ou « quolibet » ? (orthographe) ✍️

Publié le 04/10/2021
0 commentaire

Orthographe

On écrit : quolibet. Un quolibet est un propos moqueur, une plaisanterie offensante. Selon le Dictionnaire historique de la langue française, quolibet vient du latin scolastique (le latin employé par la philosophie et théologie enseignée au Moyen Âge dans les universités). C’est l’ablatif neutre de quilibet (« celui qu’on voudra, n’importe lequel », de qui (qui) et de libet « il plaît »). Au Moyen Âge, dans les universités, des « disputes » (des discussions argumentées) étaient organisées entre étudiants sous la direction d’un maître. Ce dernier choisissait le thème. Cependant, selon Alain de Libera (La Philosophie médiévale), à côté de ces disputes « ordinaires » (disputationes ordinaria), il existait deux sessions annuelles extraordinaires, à l’Avent et au Carême, de disputes ou de questions dites quodlibétales (disputationes de quolibet), pendant lesquelles le maître n’avait pas le choix du thème. C’était l’auditoire qui pouvait poser des questions en début de séance, « a quolibet (par n’importe qui) et de quolibet (sur n’importe quoi) », c’est-à-dire sur n’importe quel problème philosophique ou théologique.

L’évolution du sens du mot vient du fait que ces questions étaient jugées comme dérisoires, quelconques, ridicules, triviales. Il a désigné (parfois sous la forme quodlibet) des pièces de musiques aux mélodies ou textes hétérogènes.

Synonymes : lazzi, raillerie, sarcasme.

À lire ici : « for intérieur » ou « fort intérieur » ?

Exemples avec quolibet

  • La difficulté avec laquelle il avait lu son discours lui avait valu une pluie de quolibets de la part des autres députés.
  • Son surnom suscitait les quolibets, mais Diane « au poing de fer » ne s’en souciait nullement.

Ça gesticule et parle fort
Ça joue les divas, les ténors
De la bêtise
Moi, les lazzis, les quolibets
Me laissent froid, puisque c’est vrai
Je suis un homo
Comme ils disent

Aznavour, Comme ils disent

Et à l’instant dans l’azur se fait place cette jeune face bachique toute enflammée de colère et d’une gaieté surhumaines, l’œil étincelant et cynique, la lèvre tordue par le quolibet et l’invective !

Claudel, Connaissance de l’Est