Définition
Le complément d’objet indirect (COI) est mot ou un groupe de mots qui répond à la question « à qui ? à quoi ? de qui ? de quoi ? pour qui ? pour quoi ? etc.». Au contraire du complément d’objet direct, il est joint à un verbe par l’intermédiaire d’une préposition, dont les plus courantes sont « à, de, devant, chez, vers, avec, sans, pour, etc. ». En termes techniques, on dit que le COI est un argument du prédicat. Cela signifie qu’il complète le sens (argument) du prédicat, c’est-à-dire de l’élément de la phrase qui dit quelque chose à propos du sujet (le verbe). En d’autres termes, il complète le sens du verbe. Exemples :
- J’ai demandé à ma mère de nous y
emmener.
- J’ai demandé à qui ? à ma mère (COI)
- La démocratie demande de croire en la force collective des
citoyens.
- Croire en quoi ? La force collective des citoyens.
- Tous ne votaient pas pour cette candidate.
- Voter pour qui ? Cette candidate.
Une préposition peut changer le sens du verbe. Exemple :
- Parler à : parler à une personne | Parler de : parler de quelqu’un ou de quelque chose.
Les verbes qui se construisent avec un COI sont des verbes transitifs indirects.
Caractéristiques du complément d’objet indirect
Le complément d’objet indirect est un complément dont la suppression rend souvent la phrase peu compréhensible. On le qualifie souvent de complément essentiel, c’est-à-dire essentiel au sens du verbe. Il fait partie du groupe verbal (du groupe de mots qui a le verbe pour noyau). Exemple :
- Les gens se souviennent de certaines expériences.
- La suppression du COI « de certaines expériences » donne une phrase peu compréhensible : « Les gens se souviennent ».
Exception : certains verbes qui peuvent être employés facilement sans COI. Leur emploi est dit « absolu ». Exemple : « Lucie parle à Antonin » ⇔ « Lucie parle ».
Le complément d’objet indirect se place en général après le verbe. Il est difficilement mobile : on le déplace difficilement.
- Exemple : « Sa famille a assisté à son spectacle » ≠ «
À son spectacle sa famille a assisté» ≠ «Sa famille à son spectacle a assisté»
Le complément d’objet indirect est pronominalisable, ce qui signifie qui est peut être remplacé par des pronoms personnels.
- me, te, se, nous, vous, leur, le, lui. Exemples : « Je lui parle », « Les marchands leur vendent des produits », etc.
- moi, toi seulement après un impératif. Exemples : « Obéis-moi ! », « Habitue-toi ! », « Écris-leur ! », etc.
- « y » quand le COI est introduit par « à » ou « en ». Exemple : « Elle s’attend à cette réponse » ⇒ « Elle s’y attend » | « Je vais en France » ⇒ « J’y vais ».
- « en » quand le COI est introduit par de de, d’, du, de la, de l’ ou des. Exemple : « Je manque de farine et de sucre » ⇒ « J’en manque » | « J’ai envie du gâteau » ⇒ « J’en ai envie ».
Dans certains cas, le complément d’objet indirect peut donc être placé avant le verbe :
- dans les phrases interrogatives directes : « De quoi as-tu encore envie ? »
- dans les phrases exclamatives : « C’est de farine que je manque ! » (que, le COI, prendre « de farine »)
- à l’aide de la locution « c’est…que » : « C’est au roi que je désire m’adresser. »
On insère difficilement « et ce » entre le verbe et le complément d’objet indirect. Exemple : « Cette histoire plaisait beaucoup à Adèle. » ⇒ « Cette histoire plaisait beaucoup, et ce à Adèle ». L’insertion de « et ce » rend la phrase incohérente.
Le complément d’objet indirect peut accompagner un complément d’objet direct ou indirect. Il devient alors complément d’objet second (COS).
- Le pirate donne son trésor (COD) aux marins (COI).
- Elle parle d’économie (COI) à ses élèves (COS).
Nature du complément d’objet indirect
La nature grammaticale du complément d’objet indirect peut être :
- un nom ou un groupe nominal : Les policiers courent derrière le groupe de voleurs.
- Un pronom ou un groupe pronominal : Je rêve d’elle chaque soir.
- Un infinitif ou groupe infinitif : Mon téléphone refuse de s’allumer.
- Une proposition
subordonnée :
- relative (sans antécédent) : « Parle à qui tu veux à la soirée ! »
- complétive : « Je doute qu’elle vienne. » (je doute de quoi ?)
- conjonctive : « Ils se moquent que tu viennes ou non. » (ils se moquent de quoi ?)
- interrogative indirecte : Les gens se demandent de quel bois est fait leur chef.
- exclamative indirecte : Je ne comprends rien à ce que tu dis !
Ne pas confondre
➢ Il ne faut pas confondre le complément d’objet indirect avec un complément du nom introduit par une préposition. Exemple :
- La voiture de Paul est garée. ⇒ « De Paul » est le complément du nom « la voiture »
Ces règles rafraîchissent la mémoire . Elles sont tres instructives .
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