Définition
La corne d’abondance signifie :
- en général, au figuré : la source de l’abondance, la source de la richesse ;
- en art (peinture, sculpture, architecture): motif ornemental qui représente une corne pleine de fruits et de fleurs.
Exemples
- Tous s’interrogeaient, sans succès jusqu’alors, sur la corne d’abondance qui leur permettait de vivre une vie si splendide et luxueuse.
- On peut apercevoir sous le fronton de ce magnifique bâtiment du XVIIIe siècle quelques groupes ornés de cornes d’abondance.
- Dumas avait une générosité naturelle qui ne comptait jamais ; il ressemblait à une corne d’abondance qui se vide sans cesse dans les mains tendues ; la moitié, sinon plus, de l’argent gagné par lui a été donnée ; lorsque sa bourse était vide, il empruntait ; dire qu’il a été spolié est inutile, les tribunaux ne l’ont laissé ignorer à personne.
Maxime Du Camp, Souvenirs littéraires
La corne d’abondance : quelle est l’origine de cette expression ?
La corne d’abondance, corne qui déborde de fruits et de fleurs, est un attribut du dieu Ploutos, dieu de la richesse et de l’abondance, ou d’Hadès, parce qu’il règne sur le sous-sol fertile et sur de nombreuses âmes. D’après certains mythes, elle proviendrait du front de la chèvre Amalthée qui a nourri Zeus après qu’il a échappé à l’appétit de son père Cronos. Zeus aurait cassé la corne d’abondance au cours d’un jeu, et l’aurait rendue à sa nourrice en lui promettant, en compensation, qu’elle déborderait de tous les meilleurs fruits de la terre. Selon un autre mythe, elle aurait été enlevée par Héraclès au dieu fleuve Acheloos. Plus largement, la corne est un symbole de fertilité et de profusion dans l’Antiquité grecque.
À lire : Sonia Darthou, Lexique des symboles de la mythologie grecque
L’expression « corne d’abondance » est une retranscription du latin « cornucopia » (cornu, « corne », copia, « abondance »). Elle apparaît dans le Dictionnaire de Furetière en 1690 :
CORNE D’ABONDANCE, en termes de Poësie, est une corne d’où sortoient toutes choses qu’on pouvoit souhaiter, par un privilege que Jupiter donna à sa nourrice, qu’on a feint avoir été une chevre ou Amalthée. Le vray de cette fable est qu’il y a un terroir en Libye en figure de corne de boeuf, fort fertile en vins & fruits exquis, qui fut donné par le Roy Ammon à sa fille Amalthée, que les Poëtes ont feint avoir été nourrice de Jupiter.
Elle est surtout employée aujourd’hui au sens métaphorique de « source de richesse, de succès ».
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