Définition
Avoir les coudées franches signifie : avoir la possibilité d’agir librement, pouvoir d’agir sans être contraint par qui que ce soit, avoir un grande liberté d’action.
Avoir les coudées franches : origine de l’expression
Une coudée est une ancienne mesure de longueur, du coude au bout des doigts, équivalente à 50 cm environ.
Plyne escrit qu’une montaigne estranglée de tremblement de terre a autresfois descouvert un corps humain qui avoit 40. coudées de long.
Par métonymie, ce terme désigne l’espace nécessaire pour remuer ses coudes sans entrave, avec liberté, sans être gêné. L’adjectif « franches » est au sens ancien de « libre, sans entrave, libéré des contraintes » (que l’on retrouve dans « s’affranchir », cf. Dictionnaire d’expressions et locutions, ou dans le « coup franc » au football).
Les coudées franches, c’est donc avoir l’espace pour mouvoir ses coudes et ses bras sans être entravé, et donc, par extension, être libre. Cette expression semble apparaître à la fin du XVIe siècle :
Ce que le temps & les occasions ont descouvert, donnant maintenant à la vertu ses coudées franches, en satisfaction & lumière de la dignité & qualité des siens.
Respondons à l’ambition que c’est elle mesme qui nous donne goust de la solitude : car que fuit elle tant que la societé ? que cherche elle tant que ses coudées franches ?
À lire ici : pourquoi dit-on « sous la férule de » ?
On trouve aussi chez Montaigne (1533 – 1592) « affranchir les coudées de sa liberté en tous sens ». « Étendre ses coudées », évoqué par le Dictionnaire d’expressions et locutions, est très rare.
Exemples
Hé bien ! George Dandin, vous voyez de quel air votre femme vous traite. Voilà ce que c’est d’avoir voulu épouser une Demoiselle : l’on vous accommode de toutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerie vous tient les bras liés. L’égalité de condition laisse du moins à l’honneur d’un mari liberté de ressentiment ; et si c’était une paysanne, vous auriez maintenant toutes vos coudées franches à vous en faire la justice à bons coups de bâton.
Molière, Georges Dandin, I, 4
Et si, à l’image des travaux menés par Anne Hidalgo dans Paris, transformant chaque artère qui circulait bien en entonnoir bouché et embouteillé ce qui lui donne les coudées franches pour crier à la pollution et tout fermer, il y avait, rampant et sournois, un plan visant à vider les Puces pour construire encore plus d’hôtels et de lofts à bobos ?
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