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Coup de semonce : dĂ©finition & origine (expression) đŸ’„
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Publié le 22/09/2021
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Définition

Un coup de semonce est une expression qui signifie : un tir effectuĂ© en guise d’avertissement, un avertissement menaçant, une mise en garde, une sommation.

 

Coup de semonce : origine de l’expression

Une semonce est une exhortation Ă  faire quelque chose, une sommation, un avertissement mĂȘlĂ© de reproches, une rĂ©probation (Ac. 8e Ă©dition).

Moi qui m’attendais pour le moins à une verte semonce, cet accueil me surprit.

Daudet, Le Petit Chose

Ce terme vient d’un verbe sorti d’usage dont les valeurs ont Ă©voluĂ©, « semondre » (ou semoncer), dĂ©rivĂ© du latin submonere, « avertir en secret », et qui a signifiĂ© « convoquer Ă  une assemblĂ©e » (pour un roi ou un seigneur auprĂšs de ses vassaux), « inviter Ă  agir », « inviter Ă  une noce », « prier avec insistance », « exhorter », etc. Le « coup de semonce » (ou d’assurance) apparaĂźt au milieu du XVIIIe siĂšcle et vient de la marine : c’est un tir Ă  blanc qui sert Ă  exiger d’un autre navire de s’arrĂȘter, de se rendre, ou de montrer son pavillon. 

9. Au surplus la regle en France est de ne tirer le coup de semonce, ou d’assurance que sous le pavillon du Roi ; & cela regarde les vaisseaux ennemis, aussi-bien que ceux des neutres, amis ou alliĂ©s. 

[
]

René-Josué Valin, Traité des prises
, 1763

Tous les vaisseaux en gĂ©nĂ©ral ont la libertĂ© d’arborer toute sorte de pavillons ; mais c’est un usage scrupuleusement observĂ© observĂ© par les vaisseaux de guerre de toutes les nations de l’Europe, d’assurer leur pavillon ; c’est-Ă -dire, tirer un coup de canon sous leur vĂ©ritable pavillon, aprĂšs le coup de semonce du vaisseau de guerre. 

Jacques Accarias de Sérionne, Les Interets des Nations en Europe, 1767

La locution prend plus tardivement (au XXe semblerait-il) le sens plus gĂ©nĂ©ral et mĂ©taphorique « d’avertissement accompagnĂ© de menaces » : 

Et ce n’est encore qu’un avant-goĂ»t de ce qu’il nous rĂ©serve, lorsque l’interdiction de ce qu’il rĂ©clame tout d’abord aura stimulĂ© son appĂ©tit d’ogre montagnard. C’est le « coup de semonce » prĂ©cĂ©dant le grand « marmitage ».

La Publicité, mars 1928

N’y aurait-il qu’une seule mutuelle créée par les constructeurs, qu’elle constituerait un frein au dĂ©chaĂźnement de hausse des tarifs d’assurance. Il y aurait lĂ  un coup de semonce, un avertissement que le troupeau des assurĂ©s a cessĂ© d’ĂȘtre passif. 

La Pratique automobile vulgarisée, 1927

On parle plus rarement de « tir de sommation ».

À LIRE ICI : pourquoi dit-on « veiller au grain » ?

 

Exemple contemporain

Nouveau coup de semonce sur la tech chinoise. Ce jeudi, les autoritĂ©s du pays ont convoquĂ© pas moins de 11 entreprises du secteur des VTC et de la livraison pour un rappel Ă  l’ordre sur leurs pratiques commerciales. Parmi elles, Didi – le « Uber chinois Â» -, dĂ©jĂ  dans le viseur de PĂ©kin.

Lesechos.fr