Définition
La douche écossaise signifie :
- sens 1 : être bien traité et mal traité de manière alternative, vivre une alternance d’émotions positives et négatives. On parle de douche écossaise à propos d’une oscillation entres des choses opposées ;
- sens 2 : une grande désillusion, une mauvaise nouvelle.
La douche écossaise : origine de l’expression
La douche dite écossaise est une des premières formes d’hydrothérapie. Elle semble apparaître dans les années 1820 à Aix-les-Bains, en Savoie. Elle consiste en un bain d’eau froide sous forme de pluie. Selon le médecin Constant Despine (1807-1873), dans son Manuel de l’étranger aux eaux d’Aix-en-Savoie (1834), elle est introduite en 1822 dans l’établissement des bains d’Aix.
Douche écossaise. Nous appelons ainsi le bain froid, sous forme de pluie, c’est le Shower-bath des Anglais. Mon aïeul le Dr Jh. Despine, l’ayant vu employer avec succès en Écosse dans les affections hypocondriaques, l’importa en Savoie, il y a 50 ou 60 ans, en lui donnant le nom de Bain Anglais ou Écossais. Mon père l’introduisit en 1822 dans l’Établissement thermal d’Aix à l’occasion de diverses affections nerveuses qu’il traitait par la méthode perturbatrice, et dès-lors cette espèce de bain a reçu chez nous de nombreux perfectionnemens qui en ont rendu l’emploi fréquent dans un assez grand nombre de maladies.
On use de la Douche Ecossaise, tantôt par secousses vites et subites, lorsqu’on veut produire une révolution dans les économie et une perturbation dans le système nerveux […]
Toutefois, le Comte de Fortis, dans Amélie, ou Voyage à Aix-les-Bains et aux environs (1829), décrit la douche écossaise comme faisant passer :
[…] le malade d’une douche chaude à une douche froide qui l’inondent comme une pluie abondante : elle est formée par une caisse percée de trous.
Un Guide pittoresque aux eaux d’Aix en Savoie de 1834 dit la même chose. C’est de l’alternance entre eau chaude (agréable) et froide (désagréable) qu’est venue l’usage métaphorique de l’expression « douche écossaise ».
De jour en jour, je vois s’exacerber le système nerveux des suspects. Qu’ils puissent résister indéfiniment à la terrible douche écossaise d’espoir et d’épouvante que leur verse les journaux, la Commission d’enquête et M. Franqueville, je ne le crois pas.
Le nouveau spectacle du Grand-Guignol se compose de cinq pièces de valeur inégale qui sont bien toutes dans le genre de la maison.
Il s’agit, comme toujours, de donner aux spectateurs une douche écossaise de terreur et de rire et, cette fois encore le courant alternatif a électrisé normalement les fidèles habitués de M. Max Maurey.
Depuis, le sens de cette expression semble avoir logiquement évolué de l’alternance de choses positives à négatives à l’idée de désillusion. Après le plaisir de la douche chaude vient l’épreuve de la douche froide, métaphoriquement la désillusion.
Pour Jean Bellorini, ce devait être une fête. Ce fut une douche écossaise. À peine prenait-il ses fonctions à la tête du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne au début de 2020 que l’institution était contrainte de fermer ses portes en raison de la pandémie.
Voir ici : pourquoi dit-on « être au beau fixe » ?
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