Définition. (Adjectif). Encomiastique signifie : qui décerne des éloges, qui fait la louange de quelqu’un ou de quelque chose, qui met en avant les mérites d’une chose ou d’une personne, qui tient du panégyrique. Se dit surtout à propos de la poésie d’éloge, qui peut se terminer par une demande de soutien. Écriture, fonction, vocation encomiastique, encomiastique royale, etc.
Synonymes : élogieux, apologique, dithyrambique, emphatique, laudateur, louangeur, flatteur, hagiographique, etc.
Antonymes : calomnieux, caustique, critique, réprobateur, sarcastique, injurieux, moqueur, réprobateur.
Exemples :
- Mais l’écriture encomiastique qui s’y exprime est bien plus qu’un éloge de circonstance […] (Françoise Argod-Dutard, L’écriture de l’éloge dans Les Regrets de Joachim Du Bellay)
- L’ancrage de ces textes dans la tradition encomiastique ne fait aucun doute si l’on en croit leurs propos liminaires qui témoignent tous d’une volonté explicite de louanger les femmes. (Renée-Claude Breitenstein, Célébrer les femmes entre éloge et défense : stratégies d’accréditation dans trois éloges collectifs de femmes imprimés au tournant des xve et xvie siècles)
Étymologie : cet adjectif très rare, absent du TLF, du Larousse et du Robert, appartient au vocabulaire didactique de la littérature, et qualifie surtout certains poèmes d’éloges hyperboliques des XVIe et XVIIe siècles siècles, et certains poèmes antiques. Il n’est presque jamais employé en dehors des textes d’études littéraires. C’est un dérivé du grec enkômiazô, ἐγκωμιάζω, faire l’éloge de, vanter, de enkômion, ἐγκώμιον, « discours ou chant à la gloire de quelqu’un, panégyrique ». On trouve aussi encomiaste, « celui qui fait l’éloge de quelqu’un, celui qui écrit des panégyriques » (ἐγκωμιογράφος, enkômiographos).
Le poème ci-dessous peut-être qualifié d’encomiastique :
CXCI
Sire, celuy qui est, a formé toute essence
De ce qui n’estoit rien. C’est l’œuvre du Seigneur :
Aussi tout honneur doit fleschir à son honneur,
Et tout autre pouvoir ceder à sa puissance.On voit beaucoup de Rois, qui sont grands d’apparence :
Mais nul, tant il soit grand, n’aura jamais tant d’heur
De pouvoir à la vostre egaler sa grandeur :
Car rien n’est apres Dieu si grand qu’un Roy de France.Puis donc que Dieu peut tout, et ne se trouve lieu
Lequel ne soit enclos sous le pouvoir de Dieu,
Vous, de qui la grandeur de Dieu seul est enclose,Élargissez encor sur moy vostre pouvoir,
Sur moy, qui ne suis rien : à fin de faire voir
Que de rien un grand Roy peut faire quelque chose.Du Bellay, Les Regrets
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