« Épigramme », « épigraphe », « épitaphe » sont des paronymes. La prononciation de ces mots est proche, ce qui peut prêter à confusion.
Une épigramme : définition
Du grec epigramma, ἐπίγραμμα, « inscription sur un autel, un tombeau, une offrande, etc. », « petite pièce de vers érotique ou élégiaque », « titre d’un ouvrage », etc., du préfixe -epi, « sur », et de gramma, γραμμα, « lettre, trait d’écriture pour former des lettres ». Une épigramme désigne :
1. un petit poème, une petite pièce de vers, le plus souvent satirique, critique, ou comportant un trait d’esprit ;
L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Que pensez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.Voltaire
2. par métonymie : trait d’esprit, bon mot railleur prononcé au cours d’une conversation ;
— Monsieur Billot a raison, dit-elle ; Catherine est jeune ; elle a bonne tête, elle est têtue même. — Oh ! oui, fit Pitou, certain qu’il flattait l’amour-propre de Catherine, en même temps qu’il lui décochait une épigramme. — Catherine, continua la mère Billot, sera plus à l’aise que moi sur les chemins ; elle saura mieux courir des jours entiers après les laboureurs. Elle vendra mieux ; elle achètera plus sûrement. Elle saura se faire obéir, la fille !
3. dans l’Antiquité : inscription sur un monument.
À lire ici : « abréviation », « sigle », « acronyme », quelle différence ?
Une épigraphe : définition
Du grec epigraphê, ἐπιγραφή, « inscription sur une pierre, sur une statue », « titre d’un ouvrage, titre d’une charge, titre d’honneur », du préfixe -epi, « sur », et de graphê, γραφή, « art d’écrire », « écriture ». Une épigraphe désigne :
1. une inscription sur un édifice ou un monument qui indique la date d’édification, ou l’auteur, ou sa raison d’être, etc. ;
2. une citation placée en tête d’ouvrage ou de chapitre et qui a en général pour but d’en indiquer le sujet ou l’esprit.
Une épitaphe : définition
Du grec epi-taphios, ἐπι·τάφιος, « qui se célèbre sur un tombeau », « funèbre », de epi, « sur », et de taphos, τάφος, « tombeau ». Une « épitaphe » désigne :
1. l’inscription faite sur un tombeau qui peut indiquer son nom, ses dates de naissance et de mort, rappeler ses qualités, ou être un texte court ;
2. un poème à la mémoire d’un trépassé, élogieux ou sarcastique.
Maître, qui, du grand art levant le pur flambeau,
Pour consoler la Chair besoigneuse et fragile,
Rendis sa gloire antique à cette exquise argile,
Ton corps va donc subir l’outrage du tombeau !Ton âme a donc rejoint le somnolent troupeau
Des ombres sans désirs, où l’attendait Virgile,
Toi qui, né pour le jour d’où le trépas t’exile.
Faisais des Voluptés les prêtresses du Beau !Ah ! les dieux (si les dieux y peuvent quelque chose)
Devaient ravir ce corps dans une apothéose.
D’incorruptible éther l’embaumer pour toujours.Et l’âme ! l’envoyer dans la Nature entière,
Savourer librement, éparse en la matière,
L’ivresse des couleurs et la paix des contours !
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