Définition
(Nom féminin). Une galéjade est une histoire plaisante et exagérée voire inventée, une façon de raconter les choses qui vise à amuser ou à plaire, un propos invraisemblable. On pourrait par exemple dire « qu’hier soir, au café, le tenant a voulu me faire une énième galéjade à propos des exploits de sa jeunesse ». C’est un terme relativement rare, mais souvent employé dans les articles de presse dans lesquels les journalistes essaient d’insuffler un style satirique ou léger. « Cette théorie farfelue n’était au départ qu’une innocente galéjade racontée par un humoriste sur internet. »
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Synonymes de galéjade
Blague, farce, mensonge, hâblerie, plaisanterie, mystification, invention.
Exemples littéraires
Les trois paysans tressaillirent, puis se regardèrent. D’un autre que de « Moussu Numa », député, membre du Conseil général, ils auraient cru à une farce, à une galéjade, allons !
Alphonse Daudet s’en rendit compte d’autant mieux qu’il était naturalisé parisien et même un peu boulevardier. La blague boulevardière se greffa sur l’humeur déjà narquoise du Nîmois qu’il était, sur ce don de la galéjade qui est un des signes du Midi. Lui-même l’a constaté : « Il y a, dit-il, dans la langue de Mistral un mot qui résume et définit bien tout un instinct de la race : galéja, railler, plaisanter. » Chez lui, le mélange, ici encore, du Midi et de Paris, de la galéjade provençale et de la blague parisienne a composé un des aspects essentiels de son talent, cette ironie spéciale si alerte et incisive, si personnelle aussi.
Alari, qui regardait agir Rouletabille avec admiration, murmurait entre ses dents une vieille galéjade : « Un jour qui sera nuit, les hommes auront une queue qui portera un œil — qui pirouettera de mille façons — et qui, à dix pas, verra les veines d’une puce ! »
Étymologie de « galéjade »
« Galéjade » a été importé en français au XIXe siècle à partir du provençal galejado, « plaisanterie, badinage, joyeuseté, gauloiserie, raillerie, moquerie » (Lou Trésor dou Félibrige), dérivé de gala, « s’amuser », correspondant à l’ancien français galer (cf. Dictionnaire historique de la langue française).
Oui, je suis bien, parce que j’ai lu cette poésie du cœur : A moun paire. J’ai lu toutes ces galejades vives, spirituelles, qui sentent le fruit tant elles sont vraies !
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, 1873
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