L’hospitalité (Il pleut, il pleut, bergère) | Philippe Fabre d’Églantine
Il pleut, il pleut
bergère
Rentre tes blancs moutons
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite allons
J’entends sous le
feuillage
L’eau qui tombe à grand
bruit.
Voici, venir l’orage,
Voici l’éclair qui luit.
Entends-tu le
tonnerre ?
Il roule en approchant.
Prends un abri bergère,
A ma droite en marchant.
Je vois notre cabane.
Et tiens voici venir
Ma mère et ma sœur Anne
Qui vont l’étable ouvrir.
Bonsoir, bonsoir ma
mère
Ma sœur Anne bonsoir
J’amène ma bergère
Près de nous pour ce soir
Va te sécher, ma mie
Auprès de nos tisons
Sœur, fais lui compagnie
Entrez petits moutons.
Soignons bien, oh ma
mère,
Son tant joli troupeau
Donnez plus de litière
A son petit agneau
C’est fait allons près
d’elle
Eh bien donc te voilà
En corset qu’elle est
belle
Ma mère voyez là.
Soupons, prends cette
chaise
Tu seras près de moi
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi
Goûte de ce laitage
Mais tu ne manges
pas ?
Tu te sens de l’orage,
Il a lassé tes pas.
Eh bien voilà ta
couche,
Dors-y bien jusqu’au jour,
Laisse moi sur ta bouche
Prendre un baiser d’amour
Ne rougis pas bergère,
Ma mère et moi demain,
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.
Laure et Pétrarque, 1780
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