Rome, l’unique objet de mon
ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler
mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton
cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle
t’honore !
Puissent tous ses voisins ensemble
conjurés
Saper ses fondements encor mal
assurés !
Et si ce n’est assez de toute
l’Italie,
Que l’Orient contre elle à l’occident
s’allie ;
Que cent peuples unis des bouts de
l’univers
Passent pour la détruire et les monts
et les mers !
Qu’elle-même sur soi renverse ses
murailles,
Et de ses propres mains déchire ses
entrailles !
Que le courroux du ciel allumé par
mes vœux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de
feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber
ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes
lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier
soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de
plaisir !
Horace, IV, 5
À lire en cliquant ici : anthologie des plus beaux poèmes de la langue française
Bonjour,
Votre article sur les Imprécations de Camille – Ah ce Corneille ! Quel envolée magnifique qui va crescendo ! – est illustré par un magnifique tableau, mais le nom de l’auteur de figure pas. On dirait que des femmes sont enlevées, mais ce n’est pas l’Enlèvement des Sabines. Ce n’est pas l’Incendie de Rome par Néron non plus. Sur le socle de la statue décapitée je lis « 1836 », mais je ne parviens pas à déchiffrer le nom. Auriez-vous le nom du peintre et le titre de ce tableau de facture classique ? Je vous remercie. Bien cordialement
Bien sûr : Destruction, un tableau de 1836 de l’américain Thomas Cole, qui fait partie d’une série, le Cours de l’Empire.