On écrit : « je me suis permis » ou « je me suis permise ». Cela dépend du contexte.
➜ « Je me suis permis » à la forme féminine : « se permettre » est un verbe occasionnellement pronominal. Il peut admettre un pronom réfléchi ou non (on dit aussi bien « se permettre » que « permettre »). La règle est que le participe passé de ces verbes doit être accordé si complément d’objet direct (COD, qui répond aux questions « qui ? quoi ? ») précède le verbe, comme on le fait avec les verbes qui s’emploient avec l’auxiliaire « avoir ». Or, dans « je me suis permis [de faire quelque chose] », aucun COD ne précède le verbe. Il ne faut donc pas accorder. Le pronom réfléchi « me » est complément d’objet d’indirect (il répond aux questions « à/de qui ? de quoi »). Par exemple, la phrase « je me suis permis de regarder la télévision » est à équivalente à « j’ai permis à moi-même de regarder la télévision ». « Me » représente « moi-même » et répond à la question « à qui ». Autres exemples :
- Je me suis permis de vous contacter à propos de notre entrevue d’hier soir.
- Je me suis permis de vous écrire pour vous demander un renseignement à propos de vos offres.
- Moi, ta soeur, je me suis permis de te mettre en garde sur ce que tu t’apprêtes à faire.
➜ « … je me suis permise » : le participe passé « permis » doit varier dans les cas où le COD précède le verbe. Cela arrive dans les propositions subordonnées. Exemple :
- La folie que je me suis permise m’a rendue heureuse.
Dans cet exemple, un COD, le pronom relatif « que » précède le « je me suis permise ». Ce pronom reprend son antécédent, « la folie », qui est un nom féminin. Le participe passé s’accorde donc à la forme féminine. Autres exemples :
- Les dépenses que je me suis permises ont été très utiles.
- Les libertés que je me suis permises étaient absolument nécessaires en ce moment de crise.
- Voilà, monsieur, les réflexions que je me suis permises depuis ma première lettre et à laquelle je joins celle-ci. (Diderot, Correspondance)
La lampe que je me suis permis d’emprunter car lampe est COD d’emprunter, pas de permis (j’ai permis à moi d’emprunter la lampe).
Cf. règles subtiles des accords avec laisser : je me suis laissée aller (j’ai laissé moi aller : moi COD de laisser et sujet de aller), mais je me suis laissé prendre (j’ai laissé prendre moi : moi COD de prendre).
La lampe que je me suis permis d’emprunter car lampe est COD d’emprunter, pas de permis (j’ai permis à moi d’emprunter la lampe).
Cf. règles subtiles des accords avec laisser : je me suis laissée aller (j’ai laissé moi aller : moi COD de laisser et sujet de aller), mais je me suis laissé prendre (j’ai laissé prendre moi : moi COD de prendre).