Orthographe
On écrit : je me suis rendu compte, même si l’on est une femme. En effet, le participe passé de « se rendre compte » est invariable, bien qu’employé avec l’auxiliaire « être », parce que « compte » est le complément d’objet direct du verbe « rendre » (tu t’es rendu compte, elle s’est rendu compte, elles se sont rendu compte, etc.). Je ne me pas « rendue » moi, mais j’ai rendu compte [COD] à moi-même de quelque chose, comme si mon esprit m’avait fait remarquer quelque chose à moi-même. Le pronom « me » n’est pas un COD, mais un complément d’objet second (un complément d’objet direct rattaché à un verbe qui a déjà un complément) et n’a donc pas d’influence sur l’accord.
Remarque : on écrit en revanche, « je me suis rendue au bureau hier soir pour terminer quelques dossiers ». En effet, « me » est ici un COD : j’ai rendu « moi-même » au bureau hier soir pour terminer quelques dossiers. Il faut donc accorder le participe passé au féminin avec le COD féminin. Le participe passé de « se rendre » n’est pas toujours invariable.
Exemples
- Je suis sa sœur, mais je me suis rendu compte que je ne le connaissais pas.
- En tant que femme, je ne me suis rendu compte que tardivement que j’avais pris goût à évoluer dans un domaine dominé par les hommes.
- Bien que j’ai été heureuse toute ma vie, et que je n’ai pas à me plaindre aujourd’hui, je me suis rendu compte que je n’avais pas assez voyagé.
- Je me suis rendu compte que je prenais souvent un visage de sympathie feinte qui cachait un désintérêt total quand je buvais avec des verres avec des dragueurs talentueux.
- « Gwenaëlle Fichel a travaillé pendant onze ans chez Danone, responsable du secteur pharmacie dans le Finistère. « Lors d’un projet anti-gaspillage, je me suis rendu compte de la difficulté de la démarche de don […] » (actu.fr)
À lire en cliquant ici : faut-il écrire « elle s’est plaint » ou « elle s’est plainte » ?
Cette méthode d’apprentissage de la langue française est dotée d’une pédagogie très avancée et j’apprécie beaucoup.