La réponse
On écrit : laissez-passer. Ce nom est composé de deux verbes, « laisser » à l’impératif et « passer » à l’infinitif. L’ensemble forme comme un ordre : « laissez passer (la personne, la marchandise, etc.) ! ». Le « laissez-passer » désigne un document administratif autorisant la circulation d’une personne (comme un sauf-conduit) ou de marchandises sur un territoire donné. L’ONU peut par exemple fournir un laissez-passer comme document de voyage, qui sert de passeport aux membres des organisations internationales.
La première occurrence de ce terme est relevée en 1673 selon le Dictionnaire historique de la langue française, mais il est d’usage courant depuis la deuxième moitié du XVIIIe siècle (cf. résultats donnés par Google ngram). En effet, né dans le domaine de la circulation des marchandises, le terme n’a été employé pour désigner l’autorisation de circulation des personnes ou des véhicules qu’à partir de la Révolution (de là un usage administratif plus important). La graphie « laisser-passer » (avec deux infinitifs), peut-être moins logique, est populaire au milieu du XIXe siècle, mais elle serait considérée comme fautive aujourd’hui. On écrit bien cependant le « laisser-faire » et le « laisser-aller » avec deux infinitifs.
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Exemples avec laissez-passer
- Pour pénétrer dans cette partie de la ville, protégée à chaque par des gardes, il fallait présenter un laissez-passer en bonne et due forme, et gare à ceux qui présenteraient un document contrefait !
- Il était onze heures du soir ; j’espérais avoir gagné mon procès et obtenu de Madame mon laissez-passer.(Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)
- On te demandera qui tu es ; tu es employé au greffe des Carmes ; tu es venu parler au citoyen greffier du Palais ; tu lui as, par curiosité, demandé un laissez-passer pour voir les condamnés ; tu les as vus, tu es satisfait et tu t’en vas. (Dumas, Le Chevalier de Maison-Rouge)
- Objectif : avoir plus de temps pour obtenir le « laissez-passer consulaire » rendant possible l’éloignement vers le pays de départ. (La-croix.com)
- Un laissez-passer qui aurait même surpris Erdogan, tant il dépassait ses espérances. Les Turcs se sont mis immédiatement à accélérer les préparatifs militaires et politiques de leur offensive. (Liberation.fr)
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