Définition
Le point Godwin ou la « loi de Godwin » est une « loi » selon laquelle plus une conversation sur internet est longue, plus la probabilité que survienne une référence ou une comparaison à Hitler ou au nazisme s’approche de 1. En d’autres termes, plus on discute sur internet, surtout de sujets sensibles, plus il est probable que l’on essaie de discréditer son adversaire ou ses opinions en les comparant à celle de Hitler ou des nazis. C’est une règle qui dénonce l’abus du parallélisme avec l’époque de l’Allemagne nazie. Elle est semblable à la reductio ad hitlerum, pseudo-locution latine, utilisée par le philosophe Leo Strauss (1899 – 1973) pour dénoncer l’instrumentalisation de la référence nazie.
Exemples de points Godwin
La loi de Godwin n’est pas une « loi » fondée sur la récurrence de l’expérience. C’est une formule rhétorique. Le point Godwin est au départ une expérience faite sur des forums de discussion en ligne, au début des années 1990, avant le développement d’internet (on utilisait alors Usenet). Le créateur de la loi de Godwin, Mike Godwin, qui participait aux discussions sur ces forums, constatait que de plus en plus d’utilisateurs essayaient de disqualifier l’opinion d’un adversaire, par exemple sur la pertinence d’une législation, en l’association en nazisme.
Hitler et le nazisme incarnent, dans le monde occidental du moins, une figure absolue du mal, un contre-exemple suprême. Or le développement de cette technique rhétorique, que l’on nomme le « sophisme par association », ne permet pas de créer un environnement de discussion sain. Pire encore, tout comparer au nazisme risque de banaliser les crimes commis par les porteurs de cette idéologie.
Les libertariens, par exemple, partisans d’une maximisation de la liberté, avaient pour habitude, sur ces forums de discussion, d’assimiler toute législation à du nazisme. Cette tendance se manifestait, pour les libertariens ou pour les autres, dans la multiplication de « mèmes« , terme qui désigne un élément culturel et reproductible d’internet (comme une image drôle).
Personne ne peut désigner quelqu’un d’autre comme nazi simplement parce que ses opinions diffèrent sur des sujets comme la sécurité sociale. Quand vous faites ces comparaisons faciles, vous perdez de vue l’horreur du nazisme et de l’holocauste.
Aujourd’hui, il est courant de voir, par exemple, des internautes désigner toutes les féministes comme des « feminazis » (mot-valise qui combine « féministe » et « nazi ») pour décrire une féministe comme intolérante. Le président Barack Obama a aussi été qualifié de nazi pour ses politiques interventionnistes. En France, la référence aux « heures les plus sombres de notre histoire » est courante. Mike Godwin a donc développé un « contre-mème » pour limiter cette tendance à prendre le nazisme comme comparatif systématique. Un membre du forum se référant au nazisme pour discréditer son adversaire pouvait gagner un « point Godwin », pour lui faire comprendre qu’il avait quitté le débat pour entrer dans le sophisme.
Nuance au point Godwin
Toutefois, la comparaison du nazisme peut être légitime sur nombre de sujets, . L’utilisation du point Godwin pour interdire toute comparaison avec la politique de l’Allemagne nazie n’est pas non plus souhaitable. Par exemple, Mike Godwin est intervenu lui-même dans la presse au cours des manifestations de Charlottesville d’août 2017 (rassemblant des supremacistes blancs, des néonazis et d’autres branches de l’alt-right américaine) pour dire que, bien sûr, les participants aux marches pouvaient être comparés à des nazis :
It’s OK to call Charlottesville white supremacists Nazis
La loi de Godwin est aujourd’hui largement connue et utilisée en dehors d’internet. Cette règle empirique, née en ligne, s’est diffusée dans la société. Elle s’est même transformée en concept : le point Godwin désigne une référence importune vers laquelle semble tendre toute discussion sensible. Cette référence semble déclinable à l’infini. Certains parlent de la référence au populisme comme un point Godwin, mais aussi celle du footballer Karim Benzema, de la maire de Paris Anne Hidalgo, du franquisme en Espagne, de l’islamo-gauchisme, etc.
« na-zi » vient tout simplement du mot « national » prononcé en allemand. Ce qui n’est pas très impressionnant. C’était une abréviation politique allemande parmi d’autres. Un qualificatif très péjoratif pour qualifier les NATIONAUX-SOCIALISTES de la part des communistes et des sociaux-démocrates allemands. Il vaudrait mieux employer le terme NATIONAL-SOCIALISME, plutôt que « na-zi-sme », car il faut appeler cette idéologie par son vrai, sinon, cela fait mythique voire ridicule.
Absolument pas. Car cela impliquerait qu’ils étaient réellement socialistes et c’est ce que vous voulez faire croire. Hors le parti socialiste de l’époque était le SPD. Les nazis c’était bel et bien l’extrême droite. Voir le reichstag de 1933.
Merci d’éviter tout sophisme à l’avenir.
Une autre loi qui se rapproche du point Godwin. c’est le complotisme. Question Covid,, passe sanitaire , passe vaccinal, guerre d’Uktraine , féminisme, lgbt , immigration ou autre sujet où les bien-pensants ne tolèrent que la pensée unique, vos arguments sont systématiquement traités de complotisme.