C’était pendant l’horreur d’une
profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s’est
montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement
parée.
Ses malheurs n’avaient point abattu
sa fierté ;
Même elle avait encor cet éclat
emprunté
Dont elle eut soin de peindre et
d’orner son visage,
Pour réparer des ans l’irréparable
outrage.
« Tremble, m’a-t-elle dit, fille
digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l’emporte
aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains
redoutables,
Ma fille. » En achevant ces mots
épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se
baisser ;
Et moi, je lui tendais les mains pour
l’embrasser.
Mais je n’ai plus trouvé qu’un
horrible mélange
D’os et de chairs meurtris et traînés
dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang et des
membres affreux
Que des chiens dévorants se
disputaient entre eux
À lire en cliquant ici : une anthologie des plus beaux poèmes de la langue française
Bonsoir,
Dans l’édition de £a Pléiade que m’a léguée ma mère ((1934, avant le rachat par la N.R.F.)), il est écrit :
« Ses malheurs n’avaient point ALTÉRÉ sa BEAUTÉ… »
Meilleurs vœux pour la Nouvelle année,
H. G.
Étrange !
Suivez ce lien, le texte est le même qui ci-dessus :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15107128/f45.item.r=athalie%20racine