Définition
Le temps, c’est de l’argent signifie : le temps doit être consacré à accroître ses richesses ; le temps que l’on passe à paresser ne nous permet pas de devenir riche ; pour s’enrichir, il faut savoir bien utiliser son temps.
Le temps, c’est de l’argent : origine de l’expression
Ce proverbe apparaît à l’écrit en français à la fin des années 1820 (comme une recherche sur Google Ngram semble le confirmer), et est parfois attribué à Benjamin Franklin (1706 – 1790) :
- Le temps est un élément nécessaire de la formation des revenus ; le temps, c’est de l’argent disait Franklin ; chaque minute vaut plus de deux millièmes de franc pour l’ouvrier qui gagne seulement 36 sous par jour. (Mémoires de la Société d’agriculture, sciences et arts du département de l’Aube, 1er trimestre 1829)
- Or, le temps, c’est de l’argent ; mieux encore, c’est du plaisir […] (Revue de Paris, 1er trimistre 1832)
- C’est une chose facheuse qu’un mauvais chemin, et qui est bien contraire à vos intérêts. Calculez un peu avec moi tous les avantages qui résulteraient pour vous d’un bon chemin vicinal : D’abord vous seriez beaucoup moins de temps en route, et le temps que vous perdez sur le chemin vous l’utiliseriez chez vous. Pour l’homme laborieux le temps c’est de l’argent. (L’Almanach de France, 1833)
- Franklin l’a dit avec sagesse : le temps, c’est de l’argent ; or, en Angleterre, on pense comme lui : là, le temps est un revenu, une richesse. (Courrier du midi, 14 mai 1836)
À lire ici : d’où vient l’expression « l’argent n’a pas d’odeur » ?
On le trouve en effet sous la plume de Benjamin Franklin, au début d’un texte de 1748, Advice to a young trademan, written by and old One :
Remember that Time is Money. He can that earn Ten Shillings a Day by his Labour, and goes abroad, or fits idle one Half of that Day, tho’ he spends but Six-pence during his Diversion or Idleness, ought not to reckon that the only Expence ; he has really spent, or rather thrown away, Five shillings, besides.
Remember that CREDIT is Money ; […] (Le texte complet ici)
Cependant, Benjamin Franklin, s’il a certainement participé à la dissémination de cet aphorisme, n’en est probablement pas l’inventeur. Son occurrence la plus ancienne d’après une recherche sur Google Livres se trouve dans le numéro n°121 de The Free-Thinker, daté du 18 mai 1719 :
[…] the Industrious know how to employ every Piece of Time to a real Advantage, in their different Processions : And he, that is Prodigal of his Hours, is (in Effect) a Squanderer of Money. I remember to have heard of a notable Woman, who was thoroughly sensible of the intrinsick Value of Time : Her Husband was a Shoe-maker, and an excellent Crafts-Man ; but never minded how the Minutes passed. In vain did his wife inculcate to him, That Time is Money […]
L’article n’est pas signé, mais on peut supposer que l’auteur a repris un aphorisme qui avait cours à son époque dans les milieux intellectuels. Une recherche Google Ngram indique que les emplois en anglais peuvent être repérés au plus tôt au début du XVIIIe siècle, mais ils restent introuvables. Il est en tout cas certain que Benjamin Franklin avait connaissance de ce texte, qu’il a produit dans un numéro de 1751 de son Almanach (Poor Richard Improved). Selon Damien Villers et Wolfgang Mieder, auteurs d’un article sur l’origine de Time is money, le plagiat était une pratique courante à l’époque.
Ces deux chercheurs émettent d’ailleurs l’idée que « Time is money » pourrait être né d’autres proverbes anglais de l’époque :tyme is precious (le temps est précieux), tyme is the measure of businesse as money is of wares (le temps est la mesure du commerce comme l’argent celui des marchandises) ou The most costly outlay is time (la dépense la plus coûteuse est le temps). Quoi que soit son origine, ce proverbe est associé à la mentalité industrieuse, dynamique et même avide des entrepreneurs de l’âge industriel.
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