Orthographe
On écrit : malgré. Malgrés n’existe pas. Cette préposition est invariable.
C’est une composé formé à partir des mots « mal »
et « gré » (du latin gratus,
gratum, « agréable, bienvenu, qui reçoit bon
accueil », que l’on retrouve dans « je
vous saurais gré »), qui existait à partir du XIIe siècle sous
la forme « maugrée » (cf. Dictionnaire historique de la langue
française). Cette préposition signifie donc
littéralement : contre le gré, contre la volonté (et par extension,
et plus couramment : en dépit de, nonobstant).
Le mot est de la même famille que « maugréer », c’est-à-dire « montrer sa mauvaise humeur », vieux mot que l’on emploie parfois encore. On forme plusieurs locutions à partir d’elle : malgré tout, malgré moi/toi/nous/elle (en dépit de tout, en dépit de moi/nous/elle), etc., malgré que (considéré un solécisme par une majorité de locuteurs qui le moque, mais employé par de nombreux grands écrivains), malgré que j’en aie (vieille façon de dire : contre ma volonté, mon désir), les malgré-nous, Alsaciens et Lorrains incorporés de force dans l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Exemples :
- Malgré tout, ces vacances furent une belle occasion de se reposer avant d’entamer une nouvelle année de travail.
- Malgré la force des mes convictions et ma profonde détermination, je ne suis pas parvenu à me faire élire maire de cette ville.
- C’était une célébrité dans tout le pays, malgré elle toutefois, car elle faisait tous les efforts du monde pour rester cacher et ne pas se faire voir.
- Hélas ! tu as raison, car demain c’est aujourd’hui. Mais, malgré moi, m’emporte le désir secret de dire que nous ne sommes point encore arrivés au jour fatal. (Dumas, La Dame de Monsoreau)
- Malgré la silencieuse immobilité des aubépines, cette intermittente odeur était comme le murmure de leur vie intense […] (Proust, À la recherche du temps perdu)
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