Il n’y a pas de forme masculine établie pour « sage-femme » (ou « sagefemme », forme très rare proposée par les recommandations de 1990). Ce métier est traditionnellement exercé par les femmes, ce qui est toujours le cas aujourd’hui (la profession n’a été ouverte aux hommes qu’en 1982), bien que le nombre d’hommes soit en croissance (4,8% en 2021 contre 2,8% en 2020). Cela peut troubler certains locuteurs, qui considèrent que le « femme » de « sage-femme » désigne le sexe de la personne qui exerce le métier.
La locution « sage-femme homme » (ou « homme sage-femme ») semble être la plus couramment employée pour parler spécifiquement des hommes qui exercent cette profession. L’absence de forme masculine incite donc à employer « une sage-femme » pour un homme ou pour une femme, ou l’employer comme un mot épicène, c’est-à-dire laisser la charge aux déterminants et aux adjectifs épithètes de marquer le genre (« le sage-femme est disponible aujourd’hui », « un courageux sage-femme qui ne compte pas ses heures »). « Sage » doit ici être compris comme « habile dans son art, expert », « sage-femme peut donc être pris comme « personne experte dans l’art de faire accoucher les femmes », ce qui justifie l’usage épicène du mot (cette « personne habile dans cet art qui concerne les femmes » peut être une femme ou un homme).
Des équivalents masculins existent néanmoins. L’Académie française a proposé de nommer les sages-femmes hommes par le néologisme « maïeuticien », formé à partir de « maïeutique », terme de philosophie dérivé du grec maieutikê, μαιευτική, « art de faire accoucher quelqu’un » (son esprit). Toutefois, ce terme ne semble pas avoir les faveurs de certains praticiens :
- « Je me présente comme le sage-femme car ça représente la sagesse et la reconnaissance. Si on dit maïeuticien, ça ne parle à personne ». (lavoixdunord.fr)
- « Je suis sage-femme. On peut dire maïeuticien, mais sage-femme a beaucoup plus de sens. Le terme désigne selon les linguistes celui qui connaît la femme ou qui est reconnu de la femme. Dans une salle d’accouchement, je suis les deux », sourit-il . (estrepublicain.fr)
« Maïeuticien » ne serait en effet pas compris par l’écrasante majorité des locuteurs. On trouve d’autres propositions, qui ne sont pas dans l’usage : sage-homme, matron (masculinisation de « matrone », vieux terme pour sage-femme), parturologue (une femme parturiente est une femme qui accouche, du participe présent latin parturiens, du verbe parturire, « être en couches, porter en son sein »), obstétricien (du latin obstetrix, « sage-femme ») ou accoucheur (qui ne dit pas la variété du métier).
Maïeuticien convient selon moi.