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Montrer patte blanche : dĂ©finition & origine (expression) 📚

Publié le 24/05/2021 (m.à.j* le 31/05/2024)
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DĂ©finition

Montrer patte blanche signifie : donner la preuve que l’on rĂ©pond Ă  des exigences, montrer que l’on est digne d’appartenir Ă  un groupe, prouver son identitĂ©, justifier des conditions nĂ©cessaires pour ĂȘtre admis quelque part.

 

Exemples 

  • Il fallait montrer patte blanche pour entrer au palais de la reine, qui n’avait pas de goĂ»t pour les visiteurs. 
  • C’est aujourd’hui une des sommitĂ©s du club, mais elle avait dĂ», Ă  ses dĂ©buts, montrer patte blanche, et prouver qu’elle Ă©tait vraiment une grande joueuse de poker. 
  • Ces amateurs et ces curieux, ils doivent montrer patte blanche. N’entre pas qui veut au Palais-Royal. Des Suisses, Ă  la livrĂ©e du roi, veillent aux portes et interdisent rigoureusement le passage aux soldats, aux laquais, aux servantes , aux personnes qui ont une veste ou un bonnet, aux Ă©coliers, aux polissons, grooms ou petits pĂątissiers ou marchands d’oubliĂ©s, aux gens sans aveu, Ă  ceux du moins qui ne paient pas de mine, aux ouvriers et aux chiens (Restif de La Bretonne, Le Palais-Royal)

 

Montrer patte blanche : origine de l’expression

Cette expression a une origine bien dĂ©terminĂ©e : la fable Le Loup, la ChĂšvre et le Chevreau de Jean de La Fontaine (1621 – 1695) : 

La bique allant remplir sa traĂźnante mamelle
Et paütre l’herbe nouvelle,
Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire Ă  son biquet :
« Gardez-vous sur votre vie
D’ouvrir que l’on ne vous die,
Pour enseigne et mot du guet :
« Foin du loup et de sa race ! »
Comme elle disait ces mots,
Le loup de fortune passe ;
Il les recueille Ă  propos,
Et les garde en sa mémoire.
La bique, comme on peut croire,
N’avait pas vu le glouton.
Dùs qu’il la voit partie, il contrefait son ton,
Et d’une voix papelarde
Il demande qu’on ouvre en disant : « Foin du loup ! »,
Et croyant entrer tout d’un coup.
Le biquet soupçonneux par la fente regarde.
« Montrez-moi patte blanche, ou je n’ouvrirai point »,
S’écria-t-il d’abord. (Patte blanche est un point
Chez les loups, comme on sait, rarement en usage.)
Celui-ci, fort surpris d’entendre ce langage,
Comme il Ă©tait venu s’en retourna chez soi.
OĂč serait le biquet s’il eĂ»t ajoutĂ© foi
Au mot du guet, que de fortune
Notre loup avait entendu ?

Deux sĂ»retĂ©s valent mieux qu’une,
Et le trop en cela ne fut jamais perdu.

Le loup a rarement la patte blanche. Elle est souvent imbibĂ©e du sang de ses victimes. Le blanc est d’ailleurs la couleur de l’innocence. Voir ici : pourquoi dit-on « le mariage de la carpe et du lapin » ?