Définition
(Nom féminin). Une ochlocratie désigne : un gouvernement où le pouvoir est détenu par la foule, la multitude, le « bas-peuple », la populace (Littré). Étymologie : ce terme vient du grec ochlokratia, ὀχλοκρατία, « gouvernement exercé par la multitude », composé de ochlos, ὄχλος, « foule, multitude d’hommes, populace », et de kratos, κράτος, « force, domination, puissance ».
Synonymes
Ce terme n’a pas de synonyme. Foulocratie n’existe pas (il n’est employé que sporadiquement). L’anglais dit mob rule. On peut employer la périphrase « gouvernement de la foule ».
Antonymes
Aristocratie, oligarchie
Explications
La plus ancienne mention de cette notion se trouve dans les Histoires des Polybe (II av. J.-C.), penseur qui considère que l’ochlocratie est une forme de dégénérescence de la démocratie, le régime du pouvoir du peuple. La démocratie se décline en ochlocratie selon lui lorsque le peuple commence à devenir violent et à mépriser les lois. De la même manière, la royauté peut dégénérer en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie. L’usage de ce terme a été rare dans l’histoire des idées. On retrouve une idée similaire chez Machiavel (1469 – 1527), lecteur de Polybe qui, par exemple, évoque la dégénérescence du type de gouvernement qu’il nomme « populaire » dans l’anarchie (sans employer pour autant le terme « ochlocratie »), au chapitre II du premier livre du Discours sur la première décade de Tite-Live (1531) :
Comme tout gouvernement inspire a son origine quelque respect, l’état populaire se maintint d’abord, mais pendant bien peu de temps, surtout lorsque la génération qui l’avait établi fut éteinte ; car on ne fut pas longtemps sans tomber dans un état de licence où l’on ne craignit plus ni les simples citoyens, ni les hommes publics : de sorte que, tout le monde vivant selon son caprice, chaque jour était la source de mille outrages. Contraint alors par la nécessité, ou éclairé par les conseils d’un homme sage, ou fatigué d’une telle licence, on en revint à l’empire d’un seul, pour retomber encore de chute en chute, de la même manière et par les mêmes causes, dans les horreurs de l’anarchie.
Rousseau (1712 – 1778) reprend la théorie polybienne de la rotation ou de la dégénérescence des régimes au chapitre X du troisième livre de son Contrat social (1762): l’ochlocratie est une dégénérescence de la démocratie dans laquelle, on peut le supposer, des particuliers intéressés à une matière tentent de faire prévaloir leur volonté particulière sur l’ensemble du public. Ils usurpent un pouvoir qui devrait être exercé en corps. L’esprit de la définition stricte du terme donné par L’Encyclopédie (1751) est similaire : l’ochlocratie est un « abus qui se glisse dans le gouvernement démocratique, lorsque la vile populace est seule maîtresse des affaires ». Mais celle-ci va plus loin et remarque que ce terme peut être appliqué à des situations dans lesquelles le mécontentement populaire entraîne des troubles contre un gouvernement. L’auteur de cette définition, le chevalier de Jaucourt (1704 – 1780), dénonce l’usage polémique du terme par ceux qui qualifient à tort d’ochlocratie les demandes du peuple à prendre part aux affaires communes. Les aristocrates, distingués par leur naissance, refusent à la « canaille » d’avoir une voix sur ce qui concerne le bien public. C’est ce qui dit en d’autres termes Victor Hugo (1802 – 1885) dans Les Misérables (1862):
Les gueux attaquent le droit commun ; l’ochlocratie s’insurge contre le démos.
Ce sont là des journées lugubres ; car il y a toujours une certaine quantité de droit même dans cette démence, il y a du suicide dans ce duel, et ces mots, qui veulent être des injures, gueux, canailles, ochlocratie, populace, constatent, hélas ! plutôt la faute de ceux qui règnent que la faute de ceux qui souffrent ; plutôt la faute des privilégiés que la faute des déshérités.
Quant à nous, ces mots-là, nous ne les prononçons jamais sans douleur et sans respect, car, lorsque la philosophie sonde les faits auxquels ils correspondent, elle y trouve souvent bien des grandeurs à côté des misères. Athènes était une ochlocratie ; les gueux ont fait la Hollande ; la populace a plus d’une fois sauvé Rome ; et la canaille suivait Jésus-Christ.
Ochlocratie ne serait qu’un terme péjoratif employé par les tenants du pouvoir, les aristocrates ou les oligarques autrefois, « l’élite » aujourd’hui, pour disqualifier les manifestations violentes dans la sphère publique de certaines parties du peuple vues comme peu éclairées par les lumières de la raison. En France, ce mot a d’ailleurs connu un bref regain d’intérêt à la fin 2018, quand commençait le mouvement des Gilets jaunes, qui firent parfois l’objet d’un tel traitement. Des sections violentes du peuple désarmeraient la démocratie en exerçant une pression violente sur les institutions. La notion d’ochlocratie sert aussi à qualifier l’état d’agitation du peuple, marqué par des mouvements d’« humeur », qui le détourne de la logique et de la raison, et donc des leaders « raisonnables », à la fois modérés et réalistes, pour se tourner vers des démagogues populistes. Dans cette perspective, l’état ochlocratique de la politique ne pourrait mener qu’au chaos politique, puisque la « foule » est tumultueuse, changeante, imprévisible, au contraire du « démos », gouverné par la raison. Par ses choix électoraux malheureux, le peuple en état ochlocratique entraînerait la dégénérescence de la démocratie en un régime turbulent, anarchique, désordonné, etc. Les partisans « d’une politique populaire » pourraient donc considérer l’usage de la notion d’ochlocratie comme porteuse d’une certaine ochlophobie, « une peur de la foule, de la multitude ».
Combien est épineux et délicat l’argument que vous nous proposez, Adrian, car il est particulièrement difficile, à moins de vivre comme le Petit prince, seul avec sa rose tant aimé, ou sur la planète où il vit un roi seul, seul ne régnant sur aucun sujet, de pouvoir trouver un gouvernement quel qu’il soit qui gouverne et veuille le partager dans certaines occasions, entendant nous, avec d’autres qui ne leur ressemblent pas, et ce, depuis la naissance de l’humanité. Moi je pense que le pouvoir le plus puissant et particulièrement ardu à conquérir, est de savoir se gouverner soi-meme, cela serait déjà un pouvoir certes en apparence limité mais d’une force intérieure illimitée, qui veut et voit la paix et le bien de loin! Pour faire court, je pense que si en démocratie qui est déjà, ou se veut déjà etre une forme de gouvernement entre les mains d’un peuple diapré, c’est pour élire un homme ou une femme qui très certainement après avoir été votée/voté, décidera avec son seul entourage pour tous ceux qui l’auront votée/é. Et c’est alors que tout se complique car le peuple avec aussi ses gueux « l’Ochlos » n’est pas toujours d’accord avec sa/son représentant et celles/ceux qui l’accompagnent. Que faire alors, et sans violence, la violence n’étant pas de bon conseil? Personellement puisque l’homme ne peut vivre seul, sans foi ni loi car cela finirait avec Une loi, une seule, celle de la Jungle, donc la loi du plus fort, toujours selon mon opinion, bien entendu, et tout finirait toujours de la meme et pire manière, donc que faire! Je préconise pour ma part que pour chaque décision hors du simple quotidien soit proposé un Plébiscite, le mot est très adapté si je ne m’abuse, et qui devrait etre respecté et accepté si la plèbe gagnait, meme si le résultat contrarirait le meme gouvernement qui l’aurait proposer. Un èlément essentiel, comme dit Victor Hugo, trouver un Leader à suivre non violent et incorruptible pouvant parlementer avec le gouvernement évitant ainsi l’intervention des forces de l’ordre qui resteraient dans leurs bureaux respectifs, confortablement et paisiblement installéés. Bien sur cela semble assez utopique, mais si chacun y mettrait du sien, Qui sait, on peut rever! Merci Adrian. monique
Combien est épineux et délicat l’argument que vous nous proposez, Adrian, car il est particulièrement difficile, à moins de vivre comme le Petit prince, seul avec sa rose tant aimé, ou sur la planète où il vit un roi seul, seul ne régnant sur aucun sujet, de pouvoir trouver un gouvernement quel qu’il soit qui gouverne et veuille le partager dans certaines occasions, entendant nous, avec d’autres qui ne leur ressemblent pas, et ce, depuis la naissance de l’humanité. Moi je pense que le pouvoir le plus puissant et particulièrement ardu à conquérir, est de savoir se gouverner soi-meme, cela serait déjà un pouvoir certes en apparence limité mais d’une force intérieure illimitée, qui veut et voit la paix et le bien de loin! Pour faire court, je pense que si en démocratie qui est déjà, ou se veut déjà etre une forme de gouvernement entre les mains d’un peuple diapré, c’est pour élire un homme ou une femme qui très certainement après avoir été votée/voté, décidera avec son seul entourage pour tous ceux qui l’auront votée/é. Et c’est alors que tout se complique car le peuple avec aussi ses gueux « l’Ochlos » n’est pas toujours d’accord avec sa/son représentant et celles/ceux qui l’accompagnent. Que faire alors, et sans violence, la violence n’étant pas de bon conseil? Personellement puisque l’homme ne peut vivre seul, sans foi ni loi car cela finirait avec Une loi, une seule, celle de la Jungle, donc la loi du plus fort, toujours selon mon opinion, bien entendu, et tout finirait toujours de la meme et pire manière, donc que faire! Je préconise pour ma part que pour chaque décision hors du simple quotidien soit proposé un Plébiscite, le mot est très adapté si je ne m’abuse, et qui devrait etre respecté et accepté si la plèbe gagnait, meme si le résultat contrarirait le meme gouvernement qui l’aurait proposer. Un èlément essentiel, comme dit Victor Hugo, trouver un Leader à suivre non violent et incorruptible pouvant parlementer avec le gouvernement évitant ainsi l’intervention des forces de l’ordre qui resteraient dans leurs bureaux respectifs, confortablement et paisiblement installéés. Bien sur cela semble assez utopique, mais si chacun y mettrait du sien, Qui sait, on peut rever! Merci Adrian. monique