« Porc » et « cochon » sont deux termes qui désignent le même animal, de la famille des suidés, domestiqué pour la consommation de sa chair. Le contexte détermine le choix de l’un ou de l’autre terme.
Le Porc
Porc vient du latin porcus (proche du grec porkhos), concurrencé par sus, qui désignait aussi le porc sauvage, le sanglier. Dans l’Antiquité, porcus a été employé dans la langue populaire pour désigner le sexe de la truie (porc femelle), et le sexe féminin (transformé en chatte…). Le porc désigne surtout la viande que l’on consomme (exemple : les travers de porc). On dit plus rarement « je mange du cochon », sauf à manger, par exemple, un « cochon de lait » (jeune porc nourri au lait de sa mère). Ainsi, l’interprofession nationale porcine (groupement d’intérêt) a créé le label « le porc français ». Une expression dit pourtant que « dans le cochon, tout est bon ». Un porc désigne en langage figuré un homme sale, un homme mauvais, ou un homme libidineux, vicieux, voire un harceleur ou un violeur depuis le tweet de la journaliste Sandra Muller du 13 octobre 2017 (#balancetonporc). L’insulte « gros porc ! » court toujours.
Le porc-épic est, lui, un rongeur.
Exemple :
Mes camarades, qui presque tous appartenaient à la petite bourgeoisie, venaient me présenter leurs excellentes rillettes en me demandant si je savais comment elles se faisaient, où elles se vendaient, pourquoi je n’en avais pas. Ils se pourléchaient en vantant les rillons, ces résidus de porc sautés dans sa graisse et qui ressemblent à des truffes cuites ;
Oh ! si j’étais un homme, allez ! Je les regardais de ma fenêtre, ces gros porcs avec leur casque à pointe, et ma bonne me tenait les mains pour m’empêcher de leur jeter mon mobilier sur le dos.
Le cochon
Le terme cochon, datant du XIIIe siècle, est d’origine obscure. C’est peut-être une onomatopée tirée du grognement des cochons (koch-koch) et du cri pour les appeler. Cochon désigne aujourd’hui en général l’animal domestique tant qu’il est bien vivant. Le terme est aussi utilisé pour connoter la saleté ou la grossièreté (« cochonnerie« ), parfois avec tendresse (« tu manges comme un cochon« ). Il a aussi un usage sexuel : un film cochon est un film pour adulte, faire des cochonneries c’est faire l’amour, un cochon ou une cochonne sert de sobriquet à une personne en état de lubricité (sans la teinte négative de porc). C’est aussi une insulte (« cochon !« ) plaisante mais désuète.
Exemples :
C’était sous le hangar de la charretterie que la table était dressée. Il y avait dessus quatre aloyaux, six fricassées de poulets, du veau à la casserole, trois gigots, et, au milieu, un joli cochon de lait rôti, flanqué de quatre andouilles à l’oseille.
Mais elle lui sauterait à la gorge ! » s’écria la duchesse, oubliant qu’elle-même, en faisant inviter Rachel et en rendant possible la scène qu’elle jugeait inévitable si Gilberte eût aimé Robert, agissait peut-être cruellement. « Non, voyez-vous, conclut-elle, c’est une cochonne. » Une telle expression était rendue possible à Mme de Guermantes par la pente qu’elle descendait du milieu des Guermantes agréables à la société des comédiennes, et aussi parce qu’elle greffait cela sur un genre XVIIIe siècle qu’elle jugeait plein de verdeur, enfin parce qu’elle se croyait tout permis. Mais cette expression lui était dictée par la haine qu’elle éprouvait pour Gilberte, par un besoin de la frapper, à défaut de matériellement, en effigie. Et en même temps la duchesse pensait justifier par là toute la conduite qu’elle tenait à l’égard de Gilberte ou plutôt contre elle, dans le monde, dans la famille, au point de vue même des intérêts et de la succession de Robe
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