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« Profites-en » ou « profite-en » ? orthographe

Publié le 20/08/2018 (m.à.j* le 21/11/2022)
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On écrit : Profites-en (bien) ! On n’écrit jamais « profite-en ! ». L’orthographe suit la prononciation du mot. La deuxième personne du singulier à l’impératif du verbe “profiter” est “profite“. Cependant, suivi de “en”, le verbe « profite », seul, serait imprononçable (dans “profite-en !”, il y a un hiatus : deux voyelles, les deux « e », se rencontrent). Pour des raisons d’euphonie, c’est-à-dire pour que ce mot soit agréable à entendre et facile à prononcer, on rajoute un « s » à la terminaison des verbes du premier groupe lorsqu’ils sont suivis du pronom “en”, et on lie le verbe et “en” avec un trait d’union. La règle est donc la même pour les autres verbes du premier groupe. Exemples : « manges-en ! » (manger, verbe du premier groupe), « achètes-en ! » (acheter), « parles-en ! », etc. On ajoute aussi un -s avec le pronom « -y ».

Attention : il ne faut pas appliquer cette règle quand « en » est une préposition (quand il introduit un complément, un morceau de phrase qui ajoute des informations) : « mange en silence ! », par exemple. Mais le cas se présente rarement pour « profiter » ( « profite en classe pour poser toutes tes questions », mais cette tournure appartient plutôt à la langue parlée). Les autres personnes de profiter à l’impératif donnent : 

  • profitons-en !
  • profitez-en !

À lire en cliquant ici : faut-il écrire « j’ai fait » ou « j’ai fais » ?

Exemples avec « profites-en »

  • Tu pars en voyage avec Jeanne ? Profites-en pour la demander enfin en mariage !
  • Si tu vas faire des courses en ville cet après-midi, profites-en s’il te plaît pour te faire couper les cheveux !
  • Tu es très riche maintenant, profites-en donc un petit peu car le temps passe très vite !
  • Je suis encore pour quelque temps une jolie fille, profites-en, mais ne me demande pas autre chose. (Dumas fils, La Dame aux camélias)
  • Mon pauvre ami, me dis-je du fond du cœur, j’ai un conseil à te donner : c’est que je crois qu’il te faut mourir. Pendant que tu es bon à cette heure, profites-en pour n’être plus méchant ; (Musset, La Confession d’un enfant du siècle)